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HIsTOIRE
DE
1JHzu31TAT1oN.
Palerme, Messine., Catane s0rtaient de l7abandon ou le
gouvernement des empereurs d70rient les avait laisses toms
ber. Les murailles antiques etaient reparees, des routes
ätaient ouvc:rtes, des aqueducs amenaient les eaux des mons
tagnes dans ces cites, et des palais somptueux, des moss
quees remplac;aient les ruines pr0voquees par les devastas
tions des Vandales, le temps et l9incurie des peuples livres
aux djssensi0ns. Toutefois la population des campagnes et
des villes mEEme c0nservait ses habitudes, sa religion, sans
que le gouvernement des Aglabites et des Fatimites, qui
leur succederent, y mit obstacle.
Contrairement aux coutumes des cl1retiens de cette epos
que, les musulmans ne persecutaient pas les populations
pour cause de religion, et se contentaient d7exiger d7elles
une soumission absolue ä l7autorite, et l7imp6t. Elles p0us
vaient dlailleurs conserver leur culte, ä la condition de pas
le mani1ester hors des temples.
On v0yait d0nc dans les villes ä la f0is des constructions
sarrasinoises et des eglises et habitations cl1retiennes. Il y
avait ainsi comme deux peuples juxtaposes, vivant chacun
ä sa mode, ad0nnes a l7industrie et au commerce, sous une
autorite arbitraire, mais sage et prudente, ne pensant pas
qu7il y eilt interät ä obliger les gens ä eroire ä tel ou tel
dogme, du moment qu7ils remplissaienr leurs devoirs civils
et vivaient paisiblement.
Epergos et Doxi visiterent cette ile vers 1o5o. Elle etait
en pleine prosperite et excitait la conv0itise de ces terribles
Normands, installes dcZjä en Italie, ou ils faisaient la guerre
tant6t pour le compte des autres, tant6t dans leur propres
intcErEt, des Pan I035.
Depuis llep0que de leur entretien avec Eligius, nos deu:c
compagnons avaient traverse bien des aventures, et, pour
ne parler que des principales, sous le regne de l7empereur
Charlemagne, FJperg0s avait ete charge de missions imp0rs