H lST0lRE
DE
IJH.4B1TAT10N.
303
H
parmi les populations demeurees gallosromaines et les nous
veaux dominateurs, la ruine de cette administration de
l7empire Si fort admiräe jadis par lui, app0rterent dans son
esprit une nouvelle lumiere. En reconnaissant llenergie
avec laquelle quelques eveques de la Gaule luttaient pour
maintenir, an milieu de cette societe dcEcompJsee, les restes
des libertes civiles, du droit, de la morale et de la ciYilisas
tion, Doxi n7hesita pas, il se fit chretien et chretien fers
vent. Bient6t, il app0rta dans ses nouvelles convicti0ns
la passion quelque peu intolerante qui etait dans sa nas
ture.
Epergos, comme toujours, se contenta d7observer, ne
croyant ä rien de Hxe et ne voyant, dans tout Etat de l7humas
nite, qulune transition vers une Situation pire ou meilleure.
Nos deux c0mpagnons etaient plus que jamais loin de
s7entendre. Doxi ne voyait de salut pour la societcE que dans
l7etablissement dlun regime ti1eocratique, et s7elevait contre
les obstacles qu7opposaient a ce regime et le caractere des
chefs guerriers et l7esprit r0manise du peuple. F.Ipergos ne
cessait de le railler ä ce sujet en lui dcsEmontrant par des
exemples repetes cl1aque jour, que les eveques avaient d7aus
tant plus d7influence sur les populations et sur les grands,
qu7il se renfermaient dans leurs f0nctions pastorales et
ne pretendaient pas au pouvoir. D7ailleurs ces grands
leudes francs et Dagobert luismSme, tout chretiens qu7ils
etaient, ne suivaient guere les prcHceptes de la morale du
Christ.
I1s avaient des esclaves et autant de femmes qu7ils p0us
vaient en nourrir, csEtalaient un faste barbare, et s7iIs d0ns
naient d7une main aux m0nasteres et aux eglises, ils pillaient
de l7autre eglises et m0nasteres.
La cour du r0i pr6sentait un cEtrange spectacle; on y
voyait de saints personnages et des courtisanes, des esclas
ves favoris et desleudes ruines vivant aux depens du prince,