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HlsT0lRE
DE
1.7HA131TATI0N.
H: Jiavoue, lui dit FJpergos, lorsqu7ils furent ä l7abri, ne
rien comprendre ä tes faqons d7agir. Quand nous etions en
0ccident, les chretiens cEtaient tenus par toi en mädiocre
estime, et voilä que tu te prends de passion pour le Bouddha
et ses prcZceptes de moraleP C7est toi, repliqua Doxi, qui
ne vois jamais plus loin que le bout de ton bäten; le
bouddl1isme est dans le vrai, car il tend Ei arrEter ce que tu
appelleS l7essor de l7esprit humain, il tend ä faire rentrer
lll1omme dans le neant d7oc1 il n7ec1t jamais dc1 sortir; et,
quand je vois ceux qui pretendent suivre les preceptes de
Boudc1ha se pre0ccuper beaucoup moins d7atteindre le
Nirvänaq11e d7elever des temples et des couvents s0mptueux
pour leurs religieux, des palais pour leurs seigneurs, et se
livrer ä toutes s0rtes de rejouissances, je ne puis reprimer
une trop legitime indignation. El1l ami, laisse donc unc
bonne fois l7humanite suivre sa destin6e.
ca Depuis le temps ou nous etions sur les plateaux du
rnont Merou, des milliers d7annees se sont ecoulees, tes
etTorts, tes coleres, tes conseils n7ont pas suspendu la marcl1e
de cette l1umanire:, ä peine asstu pu jeter que1ques cailloux
dans le torrent: tu as vu bouillonner l7eau un instant et tu
as cru que le courant allait s,arrcSter. Ces genssci, cr0issm0i,
ne sont pas faits pour se resi.gner au neant et le considerer
comme le bien suprSme. Ils laisseront la le bouddhisme,
car ils veulent vivre, nonsseu1ement sur cette terre, mais
dans l,eternite. is
La sortie de Doxi, qui avait excite la colere d7une grande
partie de l7assemblee, laissait cependant une assez vive ims
pression dans l7esprit de quelquessuns des assistants. Parmi
eux etait un tressricl1e marchand qu7on appelait Kalanta. Il
avait fonde plusieurs sangl1ärämas Clieux d7assembleel pour
ceux qui voulaient discourir sur la loi, pratiquait la charite
et aimait fort les saints. Les paroles de Doxi iirent naitre
dans l7esprit de Kalanta la pensäe de possäder dans sa mais