HlsT0lRE
DE
L7HABITAT1oN.
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rieur, ne laissaient apparaitre nulle souillure, et les servis
teurs, z. l7exemple de Tl1eagänes, ne demeuraient pas un
m0ment en repos. Ces fa9ons d78tre c0ntrastaient Si bien avec
les habitudes noncha1antes des 0rientaux, au milieu desquels
les deux compagnons vivaient dep1.;is plusieurs m0is, qu7ils
se demanclerent d,oü p0uvait venir ce petit homme Si res
muant.
Pendant le repas du soir, lorsque la famille fut reunie.,
Eperg0s et Doxi , apres avoir repondu aux n0mbreuses
questions de leur höre, ne purem s7empecl1er de le complis
menter sur son activite, sur la bonne tenue de son habitas
ti0n, et de lui demander s7i.l erait ne dans la contree. cc N0n
p0int, rLpondit Theagenes, je suis ne ä samos, j7ai longs
temps fait le commerce, naviguant sur les c6tes, depuis
smyrnejusqulä Tyr. Ayant ama5se quelque argent, et vous
lanr Hnir mes jours tranquillement, je suis venu ici, sacl1ant
que maintenant, sur ces voies de Perse ä Antioche, on peut,
avec de llactivite, doubler son avoir en peu de temps:, j7ai
fait rebätir ce1te maison qui etait delabree quand je l7ai
achetee, et j7espere, dans quelques annees, pouvoir ret0urs
ner Ei samos avec une belle fortune. Ainsi, dir Epergos,
vous .n.etes pas attache ä ce paysP Certes non; que faire
iciP c7est un lieu de passage, ou la vie est difHcile, ou llon
tr0uve plus de voleurs que dlhonnetes gens, ou la populas
tion change sans cesse. Il faut se presser d7y faire fortune,
et pour cela veiller ä tout et sur tout, autrement on est bien
vite ruine. Les trois quarts des pr0prietes que vous voyez
en ce pays sont entre les mains des usuriers qui ont fini par
dep0sseder les maitres, et, Si cela c0ntinue, le pays tout ens
riet appartiendra. aux ricl1es d7Antioche qui ne pretent leur
argent qu7ä bon escient. Ceuxsci louent fort cher ces clomais
nes ä des Grecs, ä des Armeniens, qui 0nt grand,peine Ä mets
tre les deux bouts ensemble, et s7en vont souvent sans payer.
Ainsi, l7am0ur du gain, le besoin d,argent qui cl1aque jour se