HlsTOIRE
DE
IJHAB1TAT10N.
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encore de ce perdreau cuit dans la lie de vieux vin, cela est
digne des dieuxl Par Bacchus, dir Doxi, attenti0n ä ta
täte, Epergos. Laisse, laisse, Doxi, mes idcsEes sont aussi
limpides que cet air qui nous permet de voir dlici les sentii
nelles sur les remparts de l7acropole. El1l reprit un des
philosophes , peutson jamais atHrmer que l7on voit un
objetP Il me semble du moins. is 0ui, il te semble,
Epergos, m0n ami, mais tu conviendras que tout ce que
l7on voit n7est qulune apparence, rien ne prouve que cela
existe reellement. Asstu seulement la certitude de ta propre
existenceP Par tous les dieuxl v0ilä une coupe pleine, je
bois ce qulelle contient, cela me fait grand bien et grand
plaisir, et la coupe est vide, donc....
Donc, c7est ton esprit qui äprouve ce plaisir et qui
suppose ce bien, rien de plus.... Bon, dir l7autre philos
sopl1e, voilä Distasis parti.... Donnezslui ä boire ou nous
allons tomber dans le n6.ant, et, tout ä l7heure, il n7y aura
plus ici ni maison, ni lits, ni jardin, ni rien que lui tout
seul, et encore Eh, ami I laissesmoi vivre d7apparences,
si tout est apparence, le mot ne fait rien ä la ch0se. Cela
iait beaucoup, au contraire, car Si tout est une apparence
qui röside seulement dans notre äme, un produit de notre
esprit, il n7y a que l7esprit. 0ui, cela est bon a dire
quand on a bien dine; mais, d7ici ei vingtsquatre heures, Si
tu ne trouvais pas une apparence de tasse de vin et de
trancl1e de jambon pour refaire ton apparence de corps, je
voudrais bien savoir ce que deviendrait ton espritP N 7estsil
pas plus vrai de dire que l7äm.e n7est quel7harmonie etablie
par nos organes foncti0nnant regulierement. Si tu as la
Hevre, ton esprit jugestsil de la meme facon les choses que
si tu es en santäP Er une apparence de pierre qui tombe
sur ton apparence de cräne n7envoiest elle pas promener
ton espritP Promener ouP Qui sait I. dans l7apparence
du corps d7une gren0uille, peutsStre Tiens l ne te fäcl1cs