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Is1IST0l1ZE
DE
ront ainSi dans les siecles ä venir les formes premieres qulils
ont adoptHes. solt, reprit FJpergos; mais il semble que
s7ils prennent des materiaux diPfeIrents de ceux emp1oycEs
primitivement, ils feraient aussi sagement de modifier les
formes donnees ä leurs bätisses. Puisqulils ne se servem
plus seulement de terre detrempee, de r0seaux pour bätir,
il est assez etrange de conserver les formes propres ä ces
premieres construcrions. P0urquoi changeraientsils ces
apparencesP Parce qu7ils emploient d7autres procedäs.
sToujours la manie de raisonnerl pp dir Doxi ä demisv0ix.
FJpergos, sans prendre garde ä l7observation de son coms
pagnon, continua : it Ces Egyptiens faisaient jadis des sups
ports composes de bois et de faisceaux de roseaux; les voilä
qui elevent des colonnes de pierre, et ils cl1erchent ä repros
duire, sur ces materiaux durs eleves les uns sur les autres
par assises, l7apparence qu7affectaient ces objets composes
de vegetaux. Je gage que s7il leur prend fantaisie de courons
ner leurs ediHces de mSme, par des assises de pierre, ils
donneront ä ces couronnements la f0rme qulaPfectaient ces
saillies de roseaux et de limon qui n0us semblent si inges
nieuses, et qui le sont en etfet. Eh bienI ou serait le malP
0n saura ainsi, dans les temps futurs, que les premiers
Egyptiens ne construisaient leurs demeures qu7ä llaide de
limon et de roseaux; on saura qu7ils ont voulu c0nserver le
souvenir de leurs premiers efforts, qu7ils ont adopte une
forme d7architecture consideree comme bonne par eux, et
qu7ils ont site assez sages pour ne la plus modif1er. Trouvess
tu quelque chose ä reprendre dans le palais que n0us venons
de v1s1terP O N on point:, je le trouve parfait; tout cela est
sage, bien c0nc;u, bien ordonne; mais ma raison ne me dir
pas moins qulil est etrange de simuler avec de la pierre une
bätisse de boue et de cannes. Il me paraitrait tout aussi
c5trange de v0ir nos Aryas reprodujre en pierre les maisons
composcEes de troncs d7arbres que n0us vImes autrefois sur