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Les c0lonnes de pierre, avec chapiteaux, rappelant par
leur fornje le bout0n du l0tus, cEtaient c0uverte5 de peins
tures; elles portaient des architraves de b0is egalement
peintes de vives couleurs et une corniche fac;onnee avec des
r0seaux, ainsi que n0us l7avons vu precedemment.
Les plafonds des deux p0rtiques e:aient egalement faits
de bois peint p0rtant l7aire de la terrasse. A travers l7interis
val1e laisse entre les deux pyl6nes, ä chaque b0ut de la stille,
brillait l7azur du ciel, tandis que llinterieur n7etait eclaire
que par la lumiere d0uce et c0l0rcEe que tamisaient les voiles
tissees de diverses nuances Essig. 40J.
Au rnilicu de la net centrale s7elevait une credence sur las
quelle etitient dcEp0sees des 0tTrandes. Le silence qui rcHgnait
dans ce lieu n7etait interr0mpu que par le bruissement de la
brise qui s7engoulTrait dans les v0iles et caressait les angles
des pyl6nes.
Peu räveur de sa nature, Epergos s7assit un instant sur le
degre qui scrvait de soubassement ä Ia crödence et paraiss
sait plonge dans ses röHexi0ns, pendant que D0xi entretes
nait l7intendant du nomarque :
cc Quel singulier peupleT se disait Epergos. Estsce granss
deur, estsce fajblesseP Estsce lä le sejour des vivantsP Il y
a dans ce palais quelque chose d7immuable, de serein commc
le ciel sans nuages qui s7etend sur Ses terrasses. Les h0mmes
seraientsils changeants ou invariables c0mme le climat s0us
lequel ils viventP pp
Tini de sa räverie, Eperg0s demanda ä l7intendant pours
quoi les er1trees etaient ainSi ouvertes jusqu7au faite des py.
sc Parce que, repondit l7intendant, il est dlusage, ä lloccas
sion de certaines s0lennites, de laisser entrer ici des pr0cess
sions c0mp0sees de personnes qui app0rtent les redevances
dues au n0marque. Or, chaque c0rps d7etat tait porter des
vant lui des enseignes tressl1autes. C7est ä qui aura les plus