SALLE
grammes les moins detinis, probablement parce que tout le monde, du
petit au grand, savait ce qlfetait la salle.
Dans son Dictionnaire historique düzrclziteclzlre, M. Quatremere de
Quiucy s'exprime ainsi a propos des salles a Il ne serait point possible
w Fantiquite), aux salles les plus remarquables, ni forme particuliere, ni
a earactere general susceptible de devenir l'objet, soit d'une theorie,
u soit d'une pratique fondee sur quelque usage constant... n
Si nous nous en "tenions a cette phrase un peu ainbigue du celebre
academicien, les grandes salles des palais, des chateaux, n'auraient pas
ete a l'objet d'une pratique fendee sur un Lisage constant n. Probable-
ment ces vastes espaces couverts auraient ete dus au hasard. C'est
pourtant a des conclusions de cette force que conduit l'esprit exclusif,
füt-il appuye sur 1e savoir et une haute intelligence.
Le moyen age nous a laisse des programmes deglises, de chateaux, de
palais, de monasteres, de manoirs et de maisons, il ne nous en a pas
legue sur les salles; mais, a defaut des programmes, les monuments
existent, et nous permettent de combler cette lacune, car ils sent tous
eleves (Yapres une donnäe generale, qui frappe les moins Clairvoyants,
et a cote des monuments se dressent de nombreux documents eerits,
dans lesquels les usages auxquels la salle etait destinee sont maintes fois
detinis. Nous ne parlerons (les salles merevingiennes et carlovingiennes
que pour memoire; il ne reste debout aucun de ces monuments, con-
struits presque entierement en charpente. Nous ne pouvons COI11IUL5I1CGI'
a etudier les salles que sur les monuments du xn" siecle. La grand'sal1e
du palais episcopal bati par ltlaurice de Sully entre la cathedrale de Paris
et le petit bras de la Seine, au sud, affecte deja les earacteres particuliers
aux grandes salles des palais et chateaux du moyen fige. Ce batiment se
composait de deux etages, l'un au rez-de-chaussee, l'autre au premier
(voy. PALAIS, fig. 7), tous deux voütes, celui du rez-de-chaussee sur une
epiue de colonnes, celui du pre1niei' d'une seule volee. Le rez-de-ehaus-
see etait Yofiieialite; le premier, la salle de reunion, a laquelle ou men-
tait par un escalier dispose dans la tour barlongue (voy. SAemsTIE, fig. l).
Le cheneati etait crcnele du cote de la riviere, et formait une defense
(voy. PALAIS, lig. 8).
De l'examen de cette (lispesition adoptee au X110 siecle, on peut deja
conclure que toute grande salle de palais ou chateau devait se composer
d'un rez-de-chaussee et d'un premier etage, et en effet nous allons voir
que les programmes adoptes jusqu'au XVIC siecle ne seloignent guere
de cette donnee premiere. Si la salle synodale de Fevecbe de Paris
n'existe plus que sur des plans anciens et des gravures, celle de l'arche-
vechc de Sens est entiere dans son ensemble et ses details. Elle date du
regne de saint Louis, de 12110 environ. Le rez-de-chaussee, bati sur caves,
est voüte sur une epine de colonnes et contient les salles de Foflicialite
et les prisons (voy. PRISON, Hg. 1). Une entree carrossable passe sous