SALLE
comme la sainte Chapelle et termine a l'est par une abside a cinq pans
(voy. CHAPELLE, fig. 'l et 2). Ce charmant edifiee, dont nous ne possedons
que des dessins et des gravures, fut demoli vers la fin du dernier siecle,
pour batir cette galerie qui, du cote du nord, masque si desagreablement
la sainte Chapelle. An chateau de Vineennes, on voit encore une dispo-
sition analogue bien conservee. La sainte Chapelle de ce ehatean est
flanquee de deux sacraires et d'une sacristie, avec tresor au-dessus. Mais
habituellement les sacristies des chapelles de ehateaux sont comprises
dans les batiments joignant ces chapelles. C'est la disposition qui fut
adoptee a Chantilly, a Creil, a Pierrefonds, etc. (Voy. ÜHAPELLE, fig. 8
et 9, et CHATEAU). '
SALLE, f. A proprtexlient parler, salle s'entend comme espace relati-
vement vaste et couvert. Ainsi, pour une maison, la salle est l'espace le
plus spacieux ou la famille se reunit, ou l'on reeoit les etrangers.
Pendant le moyen age, on ne faisait pas cette distinction, toute mo-
derne, entre le salon et la salle a manger. ll y avait la salle, qui etait le
centre, le local commun ou l'on recexait, ou l'on mangeait, puis des
chambres, garderobes et reduits. Ily avait la salle basse (rez-cle-chaussee),
pour les gens, les familiers; la salle haute (au premier otage), pour le
maitre et les siens.
Nous avons peuL-etre pris certaines habitudes aux Romains, nos con-
querants, et il est a croire qu'au deuxieme siecle de notre ere, l'habita-
tion d'un riche Gaulois ou Gallo-Romain, si l'on veut, ressemblait fort a
celle d'un Romain de Rome. Mais en penctrant dans les premiers temps
du moyen age, on ne trouve que peu de traces de ces habitudes purement
romaines, tandis qu'on en (lecouvre beaucoup d'autres qui n'ont point
d'analogie zivec celles-ci. (Jr, on nous permettra de poser ce (lilemme
aux nombreux historiens passes et presents qui font prevaloir Vinlluentfe
des mceurs romaines sur les populations gauloises. Ou cette influence
n'etait pas aussi considerable qu'on veut le croire, n'avait pas penetre
dans les classes moyenne et inferieure de la nation, ou elle a bien vite
eede aux mmurs des envahisseurs du nord-est vers le IVe siecle, puisque,
plus nous nous enfonqons dans les profondeurs du moyen age, plus nous
trouvons des usages qui ne sont nullement romains. Dans l'une ou l'autre
de ces hypotheses, il faudrait reconnaitre, on que la nation gauloise etait
restee fidele a ces muuirs zintirtamziines, maigre la possession romaine, ou
qu'elle s'est empressee de saisir la premiere occasion qui lui permettait
de reprendre des habitudes qui lui etaient cheres et qu'elle n'avait pas
abandonnees volontiers. ll y a peu de temps, il est vrai, qu'on s'est mis
a etudier et a eerire l'histoire en regardant au dela des evenements poli-
tiques, lesquels n'ont pas sur les nations l'influence qu'on leur a pretee
si longtemps. Conquerir un peuple ou changer ses moeurs, ce sont deux
operations bien differentes, et nous voyons que, meme de nos jours, des
populations nominativement englobees dans une circonscription poli-