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l'arc ogive, dans un edifice vofitc, concu par un maitre habile, qui devient
le generatcur du systcme de structure, et, par suite, de toute symetrie,
comme chez le Grec c'est la colonne qui est le point de depart de toute
la symctrie du monument. Les deux arts sont egalement soumis a une
inflexible logique, partent de deux points differents, mais raisonncnt de
la meme maniere. Dans la structure grecque, le point d'appui vertical
est le principe; dans notre architecture laiqne du moyen fige, le principe,
c'est la voüte : c'est elle qui impose les points d'appui, leur force, leur
section. Le Grec, sachant bien qu'il n'aura que des pesanteurs agissant
verticalement a supporter, part du sol; il dispose ses points d'appui
suivant l'ordre nccessaire et symetrique 1. ll n'a pas ä se preoccuper
de soffites, de plates-bandes ou de plafonds, qu'il est toujours certain
de pouvoir combiner sur ces points d'appui, beaucoup plus forts et
rapproches qu'il ne serait rigoureusement necessairc. Son ordonnance,
ce sont les murs, les colonnes et leurs entablements. C'est la , proprement,
ce qui constitue pour lui Yedifice. C'est la ce qu'il faut soumettre aux
lois de la syinetrie et de Feurhythmie. Ce quillage pose, et pose suivant
une methode harmonique, le monument est fait, son ordonnance est
trouvee.
Pour 1e maitre du moyen age, c'est la chose portee qui est l'objet
principal, c'est cette voüte qu'il faut soutenir et contre-buter. C'est la
voüte qui, par consequent, commande la symetrie de toutes les parties.
Ce n'est plus par la base que l'architecte concoit son. plan, mais par
l'objet qui commande la position et la force de cette base. C'est la voüte
qui donne des lors le trace de ce plan, et c'est la syinetrie de ce trace qui
suscite ces arcs ogives ou diagonaux, dont la fonction, toute nouvelle
alors, va prendre une importance capitale.
Peu deditices indiquent mieux que ne le fait Feglise de Saint-Yved
de Braisne le systcme symctrique employe par ces main-es (1913 1111 du
X110 sieclc.
Deux diagonales ab, cd, se coupant a angle droit (diagonales d'un
carre), sont tirees (fig. l). Sur ces deux diagonales, du point de ren-
contre o, sont portes 3 toises 3 pieds 6 pouces. Donc, on mesure 7 toises
'l pied de e en fet de g en lz Sur les prolongements gi, fy, etc., L; toises
sont mesurees; donc, on mesure 15 toises 1 pied de ien m et de l en y.
Beunissant les points li, t'y, ym, ml, et les points cg, gf, flz, lze, par des
lignes, on obtient deux carres dont les cotes prolonges donnent les points
de rencontre pq, etc. De ces points pq, tirant des lignes diagonales paral-
construite conformäment a la voütc frangaise, mais tracäe avec le sysläme d'appareil,
prise ailleurs qu'en France et anterieure a 11110, serait plus convaincante que toutes les
phrases dcrites contre notre opinion.
1 Il est entendu que nous nous servons du mot symäfrie suivant la signification an-
tique, qui est aussi celle que lui aurait donnäe le moyen fige; car s'il n'avait le mot, il
avait le procede.