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SYMETRIE
parfait, pour nous humains, et constituent un tout auquel on ne saurait
rien changer.
Les iGrecs accordaient la qualite de symetrie par excellence au corps
de l'homme, non parce que ses deux moities longitudinales sont sem-
blables, mais parce que les diverses parties qui les constituent sont dans
des rapports de dimensions excellents, en raison de leurs fonctions et de
leur position. D'ailleurs, n'est-il pas evident que cette similitude des deux
moities longitudinales du corps humain n'est jamais une apparence, et
ne peut constituer la qualite syrnetrique pour le Grec, puisque le moindre
mouvement detruit cette similitude et qu'elle n'existe point de profil,
(l'est Feurhjftlnnie, cest-a-dire une heureuse combinaison de temps dilfe-
rents, et un rapport judicieux de dimensions qui constituent la symätrie,
et non le parallelisme de deux moities, parallelisme qui ne se produit
jamais aux yeux, et qui, par consequent, ne serait qu'une qualite de
constitution qui ne peut toucher l'artiste.
Il est donc certain que les Grecs n'ont point considere ce qu'aujour-
d'hui nous entendons par symetrie comme un element essentiel de l'art
en architecture, et que s'ils ont admis la similitude des parties ou le
pendant, pour nous servir d'une expression vulgaire, ils n'ont pas eleve
cette condition a la hauteur d'une loi fondamentale. La constitution
meme de l'homme le porte, par instinct, a doubler les conceptions, a cher-
cher la ponderation a l'aide du parallelisme, mais cette operation meca-
nique, ou l'intelligence n'entre pour rien, n'a aucun rapport avec l'art.
le Grec, (fetait trouver une alternance de
_vides et de pleins qui fussent pour l'o:il ce qu'est pour l'oreille, par
exemple, une alternance de deux breves et une longue; le soumettre a
u1ie__lpi symetrique, detait faire qu'il y eüt entre le diametre d'une
colonne, sa hauteur et Tentre-colonnement,les chapiteaux et les autres
membres, des rapports de nombres qui fussent satisfaisants pour l'oeil,
non pas au moyen d'un tatonnement, mais a l'aide d'une formule 1.
Si l'on mesure le Parthenon a_l'aide du pied grec, ct non avec un
metre, on reconnait qu'il existe entre toutes les mesures desrapports de
nombres qui ne sauraient etre le produit du hasard; que l'idee d'har-
monie domine Fidee de symetrie, suivant l'acception que nous donnons
aujourd'hui a ce mot. En effet, les entre-colonnements ne sont pas
1 A ce sujet, nous croyons devoir citer ici une note, en partie inedite, de M. Auräs,
et que nous devons ft son extrüine obligeancenr... c: ll me puriiit incontestiililc que les
temples de Pestinn, aussi bien que celui ne Metaponte etlmeineeeux d Agrigente, ont
aie construits par des artistes qui employaient le pied ztalzque, divise en douze onces, ä
l'exclusion complote du pied grec et desa division en seize dactyles. Et ce n'est 151 encore
que le nloindre (pis resultiits auxquels Je parviens, car le choztc des nombres et l'emploi,
d'un module pris sur le diametre moyen des colonnes sont, d'un bout 51 l'autre, singu-
liereinent remarquables ä Pestuin.
D voici, en particulier, un detail relatif aux chapiteaux du grzincl temple. Si on les
considäl-c comme divises. dans le sens horizontal, en deux parties distinctes, lgigie, supä-
VIII.