505 [ SYMBOLE ]
u operzfnzentlis adornatus : isque cum impefu Heliodoro priorcs calces elisit ;
qui (iutem ei sedebat, videbatur arma lzabere aurea 1. n
Cette representation d'un fait historique ou legendaire sur la facade
d'une eglise est le symbole des chatiments reserves aux violateurs du
sanctuaire. A cette epoque, la plupart des eglises avaient droit d'asile, et
renfermaient des tresors qui pouvaient tenter la cupidite des seigneurs
laiques. Il paraissait utile de rappeler a ceux-ci la mission du guerrier
celestc envoye contre Heliodore, spoliateur du temple de J erusalem.
On peut parfaitement constater qu'a la {in du xne siecle, il y a une
recrudescence dans le symbolisme. Cela s'explique : les ordres religieux
etaient surtout preoccupes, dans les ediliccs qu'ils elevaient, de montrer
aux lideles les merites attaches a la vie monastique. Ce sont les legcndes
de saint Benoit, de sainte Madeleine, de saint Antoine, puis la represen-
tation des Vertus et des Vices, les avantages de la charite, les luttes contre
les tentations du demon, qui fournissent les sujets principaux aux ima-
giers. Mais quand ces imagiers sont des laiqiles, quand s'elevent les
grandes cathcdrales, asile sacre des cites, sous l'inspiration de Fepiscopat,
Fidäe metaphysique se fait jour et les sujets symboliques apparaissent
en foule. D'une part, detait un moyen de protester contre le regime
feodal; d'autre part, une vie nouvelle rendue a de vieilles traditions
locales restees dans le cceur du peuple, mais ecartees par l'esprit monas-
tique ct surtout par les cisterciens.
Alors apparaissent les representations des derniers jours du monde,
la justice divine etant symbolisee par les plateaux d'une balance sur l'un
desquels appuie l'esprit des tenebres; les damnes sont pris dans tous les
rangs de la societe, depuis les rois et les papes jusqu'aux vilains. Le
Christ, pendant le jugement, assis sur un troue, montrant ses plaies,
n'est plus assiste des apotres, mais pres de lui intercede sa mere, symbole
de misericorde pour les mortels; des anges tiennent les instruments de
la passion, symboles de la redemption et reproche palpable pour les
hommes qui n'ont pas suivi la voie ouverte par la mort du Fils de Dieu.
Autour de cette scene, la presence des legislateurs, des patriarches, des
prophetes, des martyrs, symbolise les merites et les travaux qui elevent
Phgmmc jusqu'a la beatitude celeste.
Les apotres accompagnent, non plus le Christ dans sa gloire, mais le
Christ homme, et, au-dessous de cette assemblee, sont symbolisees les
passions qui entrainent l'hom1nc au mal, les vertus qui le rendent digne
d'approcher la Divinite. Ces pages, qu'on trouve reproduites aux portails
de Notre-Dame de Paris, de Chartres, d'Amiens, peuvent etre considerees
comme les plus belles conceptions du symbolisme chretien applique a
l'art plastique. Les Arts liberaux places sous les pieds du Christ sont un
symbole des travaux a l'aide desquels l'homme eleve son intelligence et
parvient a la degager des liens terrestres. Et, en effet, dans l'imagerie de
II Macl.ab.,
VIII.