Volltext: [Quai-Synagogue] (T. 8)

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STYLE 
ou d'une concentration d'idees, de tendances appartenant a une classe 
de citoyens qui ont su se creer un mondela part f. 
Ifecole qui, prenant un parti absolu, etablit tout d'abord les fonde- 
ments dg 5011 art sur des lois d'equilibre jusqu'alors inappliquces a l'ar- 
chitecture, sur la geomctrie, sur l'observation des phenornenes naturels; 
qui proeede par voie de cristallisation, pour ainsi dire; qui ne s ecarte pas 
un instant de 1a jogique; qui, voulant substituer des principes a des tra- 
ditions, va etudier la flore des champs avec un soin minutieux, pour en 
tirer une ornementation qui lui appartienne; qui, de la flore et rneme de 
1a faune, arrive, par l'application deson procedc logiqueäa former un 
Ofganisfne de pierre possedant ses lois tout comme l'organisme naturel; 
cette eoole n'avait pas a se preoccuper du style, puisque les methodes 
etaient, alors comme toujours, celles qui, developpees, sont l'essence 
marne du style. En effet, le jour oii l'artiste cherche le style, c'est que le 
style n'est plus dans l'art. Il est rnieuxrde se prendre a un art qui, par 
lui-moine, par sa constitution, est nnpregne du style; et toutefois qu'une 
architecture est logique, vraie, soumise a un principe dont elle ne s'ecarte 
pas un instant, qu'elle est la consequence absoluegigoureuse de ce prin- 
cipe, si mediocre que soit l'artiste, l'oeuvre a toujours du style, et cette 
architecture demeure, dans les siecles futurs, un sujet d'admiration pour 
les uns, mais de comparaison importune pour les autres. Est-ce bien 
aussi a ce dernier sentiment qu'il faut rapporter la reprobation sous 
laquelle on pretendit longtemps accabler l'architecture du moyen age ? 
Son unite de style, son but logique, son dedain pour les traditions anti- 
ques, sa libertc d'allure, les mysteres de sa contexture, etaient autant de 
reproches a l'adresse des artistes qui ne voulaient plus considerer l'archi- 
tecture que comme une sorte de jeu de formes empruntees, sans les 
comprendre, a la Rome imperiale ou a l'Italie de la renaissance. Plutot 
que de rechercher les principes de l'architecture du moyen age et d'en 
saisir les applications qui peuvent toujours etre nouvelles, on trouvait 
plus simple d'affecter le dedain pour cet art. Uaprete du style etait de 
la barbarie, la science de ses combinaisons n'etait que de la confusion. 
Mais la nature de ces reproches memes indique les qualites qui distin- 
guent cet art; et l'on ne saurait demander a des artistes pour lesquels 
l'architecture n'est plus qu'une enveloppe sans rapports avec l'objet, sans 
signification, sans idees, sans cohesion logique, de comprendre et d'esti- 
mer les oeuvres de maitres qui ne posaient pas une pierre ou une piece 
1 Il n'y a point d'exemple qu'un artiste ait mis dans ses muvres ce qu'on appelle 1 
style, et ait en meme temps voeu de la vie du monde dans Fätat social complique et diifue 
de nos societes modernes. Il y a dans le style quelque chose (Fäpre qui est bientot adoucä 
et delaywi au contact du monde, tel que les temps nous l'ont fait. Aussi la qualite  
manque aux muvres d'art, souvent tres-remarquables, de notre epoque, c'est le stwglul 
C'est la nzaniäre qui le remplace; et l'on prend souvent, inämc parmi les artistes"  
manierc pour le style.  ' a
	        
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