ROSE
Nous ne pourrions dire aujourd'hui si les pignons du transsept de la
cathedrale de Paris, batis sous Maurice de Sully, etaicnt ou devaient etrc
perces de roses. Cela est probable toutefois; nous pensons meme que
l'une de ces roses a existe du cote sud, car dans les maeonneries refaites
au xme siecle de ce cote, nous avons trouve des fragments employes
dans les blocages, ct qui ne pouvaient avoir appartenu (prit une rose
d'un grand diametre. En supposant que cette rose eut existe, elle daterait
de 1180 environ, et serait une des plus anciennes connues, dans des
dimensions jusqu'alors inusitees. En effet, les roses qui datent de cette
epoque ne depasscnt guere 5 ou 6 metres de diametre.
A defaut de grandes roses munies de chassis de pierre, zmterieures a
1190, nous en trouvons de petites, pereees dans le clneur de Notre-Dame
de Paris, pour eclairer le triforium, et qui datent de 116521 1170, puis-
que, en cette annee 1'170, fabbe du Mont-Saint-ltlichel en nier raconte
qu'il vit ce choeur voüte. Ces roses zivaient etc supprimees dejäi, vers
1230, lorsqu'on voulut agrandir les fenetres hautes du choeur et qui
s'ouvraient, comme nous venons de le dire, sous les combles de la galerie
du premier etage.
Il existe trois modeles differents de chassis de pierre qui garnissent ces
roses dans le choeur. Nous donnons l'un d'eux (fig. l); le vide circulaire
a 2'285 de diametre, et le chassis de pierre, d'une composition tres-
singuliere, ne se compose que de huit morceaux qui sont poses comme
les rayons d'une roue embreves d'un centimetre ou deux dans l'intrados
des claveaux formant le cercle. Si ces roses etaient vitrees, comme le sont
celles eclziirant le triforium, les panneaux de verre etaient simplement
maintenus par des pitons scelles sur la face interieure des pierres compo-
santle chassis. Mais nous reviendrons tout a l'heure sur cette disposition.
La rose que nous tracons ici, etant une de celles qui s'ouvraient sous le
comble de la galerie, ifetait point munie de vitraux, et sa face ornee se
presentait vers Finterieiir. Cette ornementation consiste en des pointes
de diamant en creux et en saillie, ces dernieres recoupees en [JGÜLÜS
feuilles, et en des boutons, ainsi que l'indiquent le detail B et la section C.
On remarquera que les jambettes A sont diminuees laterzilement et
terminees, vers l'oeil interieur, par (lcux corbelets lateraux formant
chapiteau, pour presenter un etresillonnement plus solide. En effet, ce
qui merite particuliercnicnt d'etre observe dans cette composition d'un
chassis de pierre, c'est le systeme cfetresillonnement bien entendu pour
eviter toute brisure et pour maintenir les claveaux du cercle comme les
raies d'une roue nlaintiennent les jantes.
Ce principe a evidemlnent commande la composition des chassis de
pierre des premieres grandes roses dans l'architecture de l'lle-de-Franee,
et il faut reconnaitrc qu'il est excellent. Une des plus anciennes parmi
les grandes roses, est certainement celle qui s'ouvre sur la facade occi-
dentale de Feglise Notre-Dame de Mzintes, eglisc qui fut laatic en meme
temps que la cathedralc de Paris, peut-etre par le meme architectqet