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200 est 51h00; car si vous pouvez, sur des piliers de 2 metres de liau-
teur, poser un linteau de li metres de long, vous ne sauriez poser sur
deuxpiles de 200 metres de hauteur une plate-bande de A00 metres.
changeant (Feehelle, l'architecte doit changer de mode, et le style con-
siste precisement a choisir le mode qui convient a Pechelle, en prenant
ne mot dans la plus large acceptionqLes Grecs n'ont pas admis ce que
nous appelons l'e'clielle1, ils ont admis la relation des nombres 2. Mais
11s niont gievg que de petits monuments.
Si les maitres du moyen age ont admis un module unique qui se rap-
porte a la dimension de l'homme, ils ont modifie Fechelle de proportion
en raison des dimensions de Fedifice. Ils ont, en raison de ces dimensions,
admis divers genres de contexture, des organismes differents ; par suite,
des apparences diverses qui ont le style, parce que toutes ne sont que
la consequence d'une application d'un principe vrai. I
Un rapprochement fera connaitre les differences profondes qui sepa-
rent l'architecture du moyen äge de celle de Yantiqiiite grecque au mo-
ment de son developpement. La colonne grecque, point d'appui vertical,
destinee seulement a porter la plate-bande horizontale, appartient a
l'ordre, dest-ä-dire qu'elle se trouve toujours dans des rapports propor-
tionnels {i pou pres identiques avec les membres qu'elle supporte ; si la
plate-bande ou plutot Fentablement augmente de volume, il est juste que
la Colonne qui supporte ce membre augmente de puissance dans la meme
proportion; d'autant que la plate-bande ne "saurait depasser une certaine
dimension. Mais l'arc etant admis, et par suite les voütes, la colonne ne
fait plus partie d'un ordre, elle n'est que la consequence de ce nouvel
organisme. L'adoption de la plate-bande ne permettant pas de depasser
une certaine largeur (Fentre-colonnement, car on ne pouvait poser des
plates-bandes de 10 metres de portec, il etait logique de conserver a
la colonne une epaisseur qui füt dans un rapport avec cet entre-
colonnement, et par suite avec sa hauteur; mais la portee de l'arc etant
presque indefinie, il eut ete illogique de delinir Fepaisseur de la colonne
par rapport a sa hauteur ou a Fcntre-coloniiement. Aussi, dans l'architec-
ture du moyen fige, ce qui donne les proportions relatives de la colonne,
c'est le poids et l'action de ce qu'elle supporte; et si ces rapports sont
exacts, la colonne a du style.
Rien n'est plus satisfaisant, plus parfait que cet ordre doriquc du
Parthenon, et certes les artistes qui ont obtenu des rapports propor-
tionnels si vrais ont tatonne longtemps. ltlais cet organisme a une limite
tres-laornee comme etendue et comme emploi. Franchissant cette limite,
il faut trouver un autre organisme. L'autre, c'est l'adoption de l'arc et de
la voüte; par suite, de nouveaux rapports entre les pleins et les vides :
(Jonc, un systeme harmonique dillerent. Croire que le beau, que le style
1 Voyez Ücnnuxz.
2 Voyez, ä cc sujet, les remarquables travaux de M.
Aurbs.