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(Yest bien ici le cas de dire qu'avant le probleme pose, la geometrie
existe, car le probleme est resolu suivant ses lois. Notons d'abord que
la nature n'a pas trouve l'introuvable, l'absurde, la quadrature du cercle.
Elle a entre les mains les moyens que nous lui avons derobes par
l'observation de ses propres lois. Pour elle comme pour nous, un cercle
est un cercle, et s'il faut revetir un spheroide d'une croütc, d'une sorte
de pavage solide, elle a procede comme nous procederions, par juxtapo-
sition de corps se pretant a cette fonction. La question etait de trouver
ce corps, ce corps unique, d'un seul echantillon, possedant les proprietcs
absolues de resistance. La nature est a Pieuvre, ses deductions s'enchai-
nent suivant un ordre d'une inflexible logique. Elle trace un cercle
(fig. l); une seule figure ne pouvant se deforrner, dont les cotes et les
angles soient egaux entre eux, par consc-
1 quent dont la resistance est egale sur
( quelque cote qu'on la place, s'inscrit dans
X ce cercle : c'est le triangle equilateral. Elle
X prend une spliere, et dans cette sphere,
X par induction, elle inscrit une pyramide
7' j dont les quatre faces sont des triangles
equilateraux , dest-"a-dirc un solide ne
pouvant se deformer et dont les proprietes
sont les memes, quelle que soit celle de
v-fjf ses quatre faces sur laquelle vous le po-
siez. Voila le solide trouve : cotes egaux,
angles egaux, surfaces et resistances egales. Avec cet echantillon, elle va
former la croüte solide de la sphere incandescente. Et en effet ce solide
peut se preter a cette fonction.
Deux triangles equilateraux ayantune base commune (voyez en A, fig. 2)
donnent un losange : cotes cgaux, les angles a obtus (1200), les angles b
aigus (600). A l'aide de six de ces losanges developpes en B, 1e rhom-
boedre est obtenu; dest-a-dire un corps compose de deux pyra-
mides e dont les quatre faces sont des triangles equilatcraux, et dont la
partiemoyenncg possede une base commune fcarree, surlaquelle sRZ-levent
deux pyramides opposees dont les faces sont des triangles cquilateraux.
Voici donc qu'avec une seule figure, 1e triangle equilatcral, est obtenu
un corps dont les proprietes sont d'une prodigieuse etendue. D'abord,
qu'on veuille bien considerer ce corps C : ne presente-t-il pas a l'outil
une reunion de six mailles semblables, pouvant se rattacher a trois
roseaux se coupant, se penetrant, et se pretant ainsi a couvrir des sur-
faces courbes?
Quatre rhomboedres se penetrant constituent deux pyramides com-
posces de triangles equilateraux se pcnetrant, dest-a-dire un solide on
forme d'etoile a huit pointes semblables, et dont chacune des pointes
est elle-meme une pyramide composee de triangles equilateraux (voyez
fig. 3). Ce solide, dont la partie milieu a est celle du rhomboedre, in-