Volltext: [Quai-Synagogue] (T. 8)

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STY 
emouvoir, il faut qu'il soit le style, cbst-a-dire qu'il agisse sur tous. 
Dix peintres font le portrait d'une meme personne, dans des conditions 
identiques. Tous ces portraits sont ressemblants. Un seul rappelle aux 
personnes qui connaissent l'original, non-seulement ses traits materiels, 
mais sa physionomie, ses faeons d'etre, son esprit, son caractere enjoue 
ou melancolique. Ce peintre possede le style.  
Nous revenons a notre premiere definition, savoir : Le styZe est lu ma- 
nzfestatzknz d'un idäal ätablz" sur un principe. En effet, dans l'exemple que 
nous venons de donner, si la physionomie, le caractere, les allures ap- 
partiennent bien a l'original du portrait, Foperation qui consiste a se 
penetrer de ces qualites et de ces attributs, de telle sorte que, sur un 
panneau, l'apparence de ces qualites et attributs soit exprimee; cette 
operation appartient a l'artiste et est la consequence d'un principe au- 
quel il se soumet. Nous appelons cette operation un ideal, parce qu'il a 
fallu que l'artiste fit de ces qualites et attributs un tout, un ensemble 
dans lequel certains traits ont etc attenues, tandis que d'autres ont du 
etre mis en relief. On nous pardonnera de prendre ici un cote vulgaire 
de cette faculte pour en faire comprendre la valeur. Une charge, si elle 
est bonne, a toujours du style, parce que l'artiste qui Pexecute a pris 
les cotes les plus saillants d'une physionomie pour les exagerer au dela 
de toute vraisemblance. Tous les peuples vraiment artistes ont fait des 
charges, celles-ci ne sont que le dereglement d'une faculte qui appar- 
tient aux poetes, aux artistes seuls. On sentira facilement combien la voie 
est etroite entre le realisme absolu qui consisterait a photographier l'ob- 
jet, Fidealisme pousse jusque la charge, et la platitude qui se met a la 
remorque d'un pretendu classicisme et s'abrite derriere son autoritc. 
L'impression que produit un objet sur les artistes varie en raison des 
facultes de chacun d'eux; donc, l'expression ditfere z mais ceux-la seuls 
possederont le style qui feront penelrer chez le spectateur l'impression 
qu'ils ont ressentie. Le poete, le peintre, le sculpteur, eprouvent des 
sensations vives, promptes et claires; mais ces sensations, procedant de 
Fexterieur, ne sont qu'une empreinte; cette empreinte, avant de prendre 
une forme d'art, subit une sorte de gestation dans le cerveau de l'artiste, 
qui peu a peu se Passimile, en fait une creation du second ordre qu'il 
met au jour a l'aide du style. Si cette faculte d'assimilation fait defaut 
au poete, au peintre, au sculpteur, leurs oeuvres ne sont que le reilet 
d'une sensation emoussee, et ne produisent aucune impression. 
Pour l'architecte, comme pour le musicien, le phenomene psycho- 
logique est different. (les artistes ne recoivent pas directement d'une 
scene, d'un objet ou de la nature, une sensation propre a se transformer 
en cnuvre d'art. C'est de leur cerveau que doit sortir cette (DLIYFO, c'est 
leur faculte de raisonner qui la fait naitre a l'etat embryonnaire, qui 
la (leveloppe en la nourrissant d'une serie d'observations emprunter-S 
a la nature, a la science et a des creations anterieures. Si l'architecte est 
un artiste, il s'assimile cette nourriture qu'il va chercher de tous cotes
	        
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