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SOMMIER
n'ont pas la meme courbure et si les gahles n'ont pas des ouvertures
egales, car alors les lignes sont boiteuses. Les maitres du moyen fige se
sont toujours adroitement tires de cette (lifliculte, soit dans des concep-
tions grandioses, comme celle que nous venons de signaler, soit lorsqu'il
s'agissait darchivoltes (Fedieules, de petits portails, de tombeaux. La
sculpture vient alors en aide a l'architecte pour nourrir les sommiers trop
maigres, pour detruire le mauvais effet des courbes hoiteuses, pour mas-
quer des penetrations eompliquees de profils. Sreur de l'architecture, non
point son tyran ou son esclave, elle prend sa place dans le concert.
011 sait que le systeme de structure de la vente dite en arc (Pogive
permet d'obtenir des ouvertures d'arcs de dimensions (lilfereutes et
portant sur un meme point d'appui; que ces arcs peuvent avoir leurs
naissances a des niveaux differentsl. Alors le sommier de ces arcs
semble parfois faire gauchir la colonne et son chapiteau. Soit, par
exemple (figure 8, en A), une colonne isolee portant deux arcs-dou-
bleaux B d'ouvertures egales, et deux autres arcs-doubleaux C, D,d'ou-
vertures inegales, dont les naissances sont a des niveaux (lilfeirents, ainsi
que quatre arcs ogives z la colonne, parfaitement verticale, paraitra
s'incliner de a en b, ou bien il faudra donner au chapiteau une impor-
tance exageree. Mais si (voyez en G), entre les arcs dans le sommier,
nous avons sculpte des ornements qui (listraient l'oeil et prolongent,
pour ainsi dire, Yornementation du chapiteau, cette illusion produite
par des lignes courbes se reliant inegalement avec des droites dispa-
raitra, surtout si en d, au-dessous de la naissance de l'arc le plus eleve,
nous avons eu soin de conserver une saillie qui permettra de sculpter
une tete, un paquet de feuillages, un objet quelconque, dont la protube-
rance sur le profil formera comme une butee a l'arc D dont la naissance
est la plus basse. Mais nous revenons sur les dispositions de ponderation
des sommiers, a l'article VOUTE, et il n'est pas neeessaire ici de nous
etendre plus longtemps sur cet objet, examine seulementau point (le
vue de l'apparence decorative.
"Les appareilleurs des XIVe et xve siecles, tres-habiles traceurs, eta-
blissent les sommiers des arcs et voütes avec une profonde connaissance
de la geometrie et des penetrations des corps, mais ces sommiers" sont
depourvus d'ornementation. Ils ne sont d'ailleurs que la prolongation
recourhee des faisceaux de moulures, de colonnettes et de prismes qui
composent les piliers.
Nous ne devons pas omettre ici les sommiers des manteaux de che-
minee, lesquels prennent parfois une grande importance, a cause de la
charge qu'ils ont a porter et de la poussee des claveaux qu'ils doivent
maintenir dans 13m1 plan 2. Ces sommiers, fortement engages dans les
1 Voyez CONSTRUCTION, fig.
2 Voyez 51 lünrlirle CnmnNE.
[19 01.119 11119.
E, 2, 3, 6 Ct
guClqueS-u
us de ces sommiers les plus
m pics