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s'exprime ainsi a propos des retables: a Les anciens autels qui avoient
a pour carat-tare particulier la simplicite, etoient disposes de telle sorte
u que les eveqnes ou les prestres qui y celebroient les mysteres divins,
u et les personnes qui etoient (ierrifzre, se pouvoient voir les uns les
u autres. En voici deux raisons qui me paroissent (lignes de conside-
ration.
a La premiere est prise des sieges ou throsnes episcopaux... Ces sieges
u etoient places (lerriere les autels et afin que les prelats s'y pussent
a asseoir, et alin qu'y etant assis, ils eussent en vue leur clerge et leur
u peuple... et qu'ils fussent eux-memes en vue a leur cierge et a leur
a peuple. Ainsi, ou il y avoit des sieges episcopaux, il n'y avoit point de
a retables; il y avoit des sieges episcopaux au moins dans toutes les
u eglises catliedrales.
a La seconde raison est tiree de l'ancienne ceremonie pour laquelle,
a aux messes solennelles, le sous-diacre, apres Foblation, se retiroit
u ilerriere l'autel avec la patcne, qu'il y tenoit cachee en regardant
a neanmoins le celebrant... n
Or, le retable etant un dossier pose sur une table d'autel et formant
ainsi, devant le celebrant, une sorte d'ecran, les retables ne furent donc
places sur les autels principaux qu'a dater de Pepoque ou les chozurs
et les sieges episcoiaaux s'etablirent en avant, et non plus autour de
l'abside. Et mC-me alors, dans les catliedrales du moins, le retable ne fut
guere admis pour les maitres autels (voy. AUTEL). Dans son Ihrtionnaire,
Quatrcmere de Quincy ilefinit ainsi le retable : a Ouvrage d'architecture
u fait de marbre, de pierre ou de bois, qui forme la (lecoration d'un
f: autel adossä. 1) Il y a la une erreur manifeste. D'abord les autels
ifetaient pas et ne devaient pas etre adosses, puisque certaines ceremo-
nies exigeaient qu'on tournat autour; puis les retables ifetaient pas et
ne pouvaient pas etre ce qu'on appelle un ouvrage itarchitecture, _mais
bien un simple dossier decore de bas-reliefs et de peintures.
Les autels primitifs ifetaient qu'une table posce horizontalement sur
des piliers isoles, table sur laquelle, dans l'Eglise grecque comme dans
Plllglise d'Oeeident, jusqu'au xrvc siecle, on ne posait que PEvangile et
le eiboire au moment de l'office. Dans les ehmurs, le celebraut pouvait
ainsi etre vu de tous les points de l'abside. Mais vers la [in du x18 siecle,
en Occident, sans adosser jamais les autels aux parois d'un mur, puisque
rertziines ceremonies exigeaient qu'on en fit le tour, on place parfois
des retables sur les tables de l'autel, pour former derriere celui-ci un
reduit propre a renfermer des reliques. Ces retables etaient meme le
plus souvent mobiles 1, en orfevrerie ou en bois, quelquefois recouverts
(il-toiles "3. Nous n'avons a nous occuper ici que des retables fixes, et
1 Voyez le Dictionnaire du nzobilier fiangais, art. RETABLIT"
2 Voyez a'1 l'article AUTEL, l'autel matutinal de SainpDeniS
calhüdrales d'Arras et de Paris (Hg. 8 et 9).
les
autels
(les