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des troupes a la solde du roi. Lorsqu'en 1111111, le l" juin, une treve
de deux ans fut conclue entre le roi francais et Henri V1, il eut fallu
ou licencier ces troupes, ce qui eüt etc une nouvelle plaie pour 1e
royaume, ou les payer pour ne rien faire, ce que Yetat des finances du
roi ne permettait pas. Pour les occuper fructueuscment, le sicge de Metz,
ville libre, fut rcsolu sous le pretexte le plus futile. Mais les Messins, qui
possedaient une organisation toute republicaine, se defendirent si bien,
qLfElpPäS six mois de blocus, car la ville ne put etre attaquee de vive
force, la paix fut conclue moyennant iinances. C'est tout ce que deman-
dait Charles VII 1.
Voici quelle etait l'organisation a la fois civile et militaire de la ville
de Metz :
Un president de la republique messinc ou maitre echevin, nomme
le 21 mars de chaque annee par le primicier de la cathedrale, les abbes
de Gorze, de Saint-Vincent, de Saint-Arnould, de Saint-Clement et de
Saint-Symphorien. Le maitre cchevin avait en mains le pouvoir executif;
mais, sorte de doge, son pouvoir etait controle par le conseil des 'l'reize,
qui etaient specialement charges des fonctions judiciaires. Il y avait aussi
le tresorier de la cite, elu chaque annee, le jour de la Chandeleur. Les
affaires militaires etaient sous la direction de sept elus. Sept autres habi-
tants avaient la surveillance des fortilieations, des portes et des ponts.
La perception des impots, les questions de llnanoes et Yedilite etaient
sous la main de vingt et un magistrats, sept pour chaque objet. On comp-
tait vingt amans, veritables notaires.
Mais cette republique messine n'etait nullement democratique; elle
style amphigourique et des interrogations captieuses adressees il la Pucelle par ses juges,
quelle grandeur et quelle noble simplicite dans ses reponses. a lnterroguee selle dist
a point que les pennonceaulx qui esloient ensemblance des siens estoient eureux: res-
a pond, elle leur (lisoit bien il la fois: Entrez lnirdiment par my les Anglois et elle
u mesme y entroit.
Quand fut prise lu ville d'0rleans, a si manderent (les Anglois) hastivement ces choses
a au (lue Jean de Betfort, regent, qui de ce fut moult dolent, et doublant que aucuns de
u ceulx de Paris se deussent pour ceste desconlilure reduire en Pobeissanee du roy et
n faire esmouvoir le commun peuple contre les Anglois....... n Le commun peuple ne
tenait plus compte des usages de la guerre; plus de prisonniers, il fallait exterminer les
älrangerg, a Si furent illee (ä la prise de Jargeau), prins prisonniers Guillaume de
(r la Poule, comte de Suilbrt, Jean (le la Poule son lrere; et fut la deconfiture des An-
a glois nombräc environ cinq cent combattons, dont le plus furent occis, car les gens du
n commun 0991010113; entre les mains des gentilshommes tous les prisonniers anglois "qu'ils
U avaient pris 51 rangon. Par quoy il convint mener il Orieans par nuict, et par la riviere
a de Loire, le comte de Sulfort, son frere et autres grands seigneurs anglois, pour
u seulver leurs vies. n (Chronique de la Pucelle. T efmozynages (les chroniqueurs et histo-
rfcm- du xve s-igdm ._-Procäs de condamnation et de reflzabilitation de Jeunnc (J'AI-r,
publie par J. Quicherat, t. IV.)
1 Voyez le szege de Mclz en llllllt, par MM. de Saulcy et Iluguenin aine. Metz,
1835.
VIII.