1131 L SIEGE 1
Le 30 decembre, les Anglais revinrent en force 1 du cote de Beaugency,
semparerent des restes de Feglise de Saint-Laurent (voy. en G) apres
un combat tres-rvif, et s'y fortilierent. Pendant toute la duree du siege, la
grande bastille de Saint-Laurent fut le quartier general de Parmee des
aissiegeants. Le 6 janvier, ceux-ci avaient eleve la bastille Charlemagnc
en H, dans File de ce nom, et le boulevard de Saint-Prive, en I, de ma-
niere a commander le cours du fleuve en aval et a donner la main a la
garnison du fort des Tournelles. Les Orleanais toutefois ne laissaient pas
investir leur ville sans combats. Chaque jour etait signale par des sorties,
des entreprises, soit pour combattre des partis anglais, soit pour disperser
leurs travailleurs.
Pendant les mois de fevrier, mars et avril, les Anglais etendirent leur
investissement. lls eleverent successivement, sur la rive droite, les bas-
tilles de la Croix-Boissie, en K; des Douze pierres, ou de Londres, L;
du Pressoir des Ars, M; d'entre Saint-Ladre et Saint-Pouair, en N, sur
la route de Paris. En amont de la Loire, sur la rive droite, a Pextremite
de l'ile Saint-Loup, SL, et commandant la voie romaine cl'Autun a Paris, n,
ils tirent un gros boulevard. Puis en 0, sur la rive gauche, en amont
du fort des Tournelles, le 20 avril, ils acheverent une derniere bastille
dite de Saint-Jean le Blanc. Ainsi, les Orleanais ne pouvaient qu'a
grandpeine recevoir des secours par la campagne, entre la route d'Autun
et celle de Paris, dans la direction P.
Gräce a cet investissement encore incomplet 2, le 29 avril, J eanne Darc
put entrer dans la ville avec un convoi de vivres et de munitions sorti
de Blois. Ce convoi avait pris par la Sologne, et traversa la Loire en face
du port de Chessy, situe en amont, a 2 kilometres environ (POrIeans.
De la il poursuivit sa marche par Boigny et Fleury, et entra dans Orleans
par la porte de Saint-flignan, R. Tout le monde sait comment, huit jours
apres Yarrivee de la Pucelle, les Anglais furent obliges de lever le siege;
leurs troupes, demoralisees, n'osaient sortir de leurs bastilles. Il ne
s'agissait plus en effet pour eux de combattre des gens de guerre, mais
un peuple tout entier, plein de fureur et se precipitant tete baissee sur
les obstacles. Apres trois jours de combats, les Anglais sont obliges
(YRbZXHÜOHHOF leurs bastilles de la rive gauche, ils perdent le boule-
vard et le fort des Tournelles, et d'assiegeants deviennent assieges dans
les ouvrages qu'ils avaient eleves sur la rive droite. Desormais le peuple
entre dans la lice, et le role des armees feodales va samoinclrissant
chaque jour.
1 Leur armde, pendant la duräe du siogo, ätait de 10 51 11 000 hommes. Les forces des
Orloanais, vers la fin de janvier 11129, dtaieilt a peu pros ügalcs.
"l Il faut rcconnaitrc que les Anglais, qui n'eurent jamais plus de M 000 hommes
ilcvant Orläans, ne pouvaient fermer complätement les abords. D'ailleurs, en präscncc
(Vassiägäs qui chaque jour faisaient des sorties, ils otaicnt obligds de laisser beaucoup
de monde dans les bastillos. Les quelques fossäs de contrevallation qu'ils avaient tentä
de creuser avaient en; houlcvcrsds par les Orldanais.