RETABLE
car bien souvent on decouvre sur une epreuve ce qu'on n'avait pas
apercu sur le monument lui-meme.
Il est, en fait de restauration, un principe dominant dont il ne faut
jamais et sous aucun pretexte secarter, c'est de tenir compte de toute
trace indiquant une disposition. L'architecte ne doit etre completement
satisfait et ne mettre les ouvriers a länuvre que lorsqu'il a trouve la
combinaison qui s'arrange le mieux et le plus simplement avec la trace
restee apparente; decider d'une disposition a priori sans s'etre entoure
de tous les renseignements qui doivent la commander, c'est tomber
dans Phypothese, et rien n'est perilleux comme lhvipothese dans les
travaux de restauration. Si vous avez le malheur d'adopter sur un point
une disposition qui s'ecarte de la veritable, de celle suivie primitivement,
vous etes _entraine par une suite de dednctions logiques dans une voie
lausse dont il ne vous sera plus possible de sortir, et mieux vous raison-
nez dans ce cas, plus vous vous eloignez de la verite. Aussi, lorsqu'il
s'agit, par exemple, de completer un edifice en partie ruine; avant de
commencer, feint-il tout fouiller, tout examiner, reunir les moindres
fragments en ayant le soin de constaterle point ou ils ont etc decouverts,
et ne se mettre a lkeuvre que quand tous ces (lebris ont trouve logique-
ment leur destination et leur place, comme les morceaux d'un jeu de
patience. Faute de ces soins, on se prepare les lulus facheuses (leceptions,
et tel fragment que vous decouvrez apres une restauration achevee,
demontre clairement que vous vous etes trompe. Sur ces fragments que
l'on ramasse dans des fouilles, il faut examiner les lits de pose, les joints,
la taille; car il est telle ciselure qui n'a pu etre faite que pour produire
un certain effet a une certaine hauteur. ll n'est pas jusquTt la maniere
dont ces fragments se sont comportes en tombant, qui ne soit SOHYOHt
une indication de la place qu'ils occupaient. L'architecte, dans ces cas
perilleux de reconstruction de parties (Fedilices (lenielis, doit donc etre
present lors des fouilles et les confier a des terrassiers intelligents. En
remontant les constructions nouvelles, il doit, autant que faire se peut,
donne et de la sineerite et de l'exactitude de ses recherches.
Nous en avons assez dit pour faire comprendre les (liflicultes que ren-
contre l'architecte charge d'une restauration, s'il prend ses fonctions au
serieux, et s'il veut non-seulement paraitre sincere, mais achever son
oeuvre avec la conscience de n'avoir rien abandonne au hasard et de
n'avoir jamais cherche a se tromper lui-meme.
RETABLE, s. m. Nous expliquons, il l'article fhrrEL, comment les reta-
bles n'existaient pas sur les autels (le la primitive Eglise. Thiers 1, auquel
il est toujours utile de recourir lorsqu'il s'agit de l'ancienne liturgie,
l J. B. Tlniers,
1688, p. 181.
Dzlvseriatzon
ecclefsiastique
SUT
les
principaux
autels
des äglises,