SIEGE
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aigus (fraises) d'une toise de long, poses presque horizontalement au-
dessus du fosse sur Fesearpe. Ces pieux etaient relies par des planches a
bateaux. On entrait dans les boulevards lateralement, par des ponts-levis
poses sur chevalets. En 1h28, les boulevards furent exhausses (leur relief
etait de onze pieds), garnis de banquettes avec parapet et embrasures de
fascines ou de pierre.
Des 1h17, une inspection a domicile, faite par dix-huit commissaires
(quatre procureurs de ville, quatre notaires, quatre bourgeois, quatre
sergents et deux personnes non designees), dut constater si chaque
habitant etait pourvu du harnais militaire exige par les reglements de
villel. Vers la lin de cette annee 1h17, le prince des Vertus, frere du
duc d'0rleans, prisonnier en Angleterre , vint inspecter les ouvrages
de terrassement.
En 1h18, de nouvelles bombardes et des canons sont essayes hors de
la ville, et l'on fait venir des pierres dures pour les tourner en boulets 2.
En 1h19, les chaines sont regulierement tendues chaque nuit dans les
rues de la ville, au moyen de treuils places dans les rez-de-chaussee des
maisons. Des cloches de signaux sont posees sur les portes, et les guetteurs
recoivent des cornets. On fait l'essai d'une grande pierriere (couillard)
placee sur le pont en face du chatelet. Les poternes basses (sous les ponts-
levis) sont mises en etat. Jehan Martin, artillier, fournit huit grandes
arbaletes d'acier, amaneeuvrer par quatre hommes chacune. Des escaliers
de bois sont disposes pour monter de la ville sur les chemins de ronde
des courtines.
En 1h20, du cote de la Loire, les remparts n'avaient point de parapets;
des machicoulis y furent poses avec parapets couverts.
En 1h22, les habitants, sous peine d'amende, sont tenus de venir tra-
vailler aux fosses; les amendes produisent 500 livres.
En 1h28, les fosses sont encore approfondis et elargis (ils avaient qua-
rante pieds de largeur et vingt pieds de profondeur). D'autres parties
anciennes des remparts qui n'avaient plus de parapet sont munies de
mantelets de bois avec forts poteaux scelles dans la maconnerie.
Au mois de septembre de la meme annee, le recensement ordonne par
le commandant de la ville Iit connaitre que le nombre des hommes en
etat de porter les armes s'elevait a 5000. Les habitants sont invites a
s'approvisionner de vivres. Les faubourgs sont rases jusquTi une distance
de cent toises des remparts (200 metres). Les habitants s'imposent volon-
tairement, et ils mettent le feu au faubourg des Portereaux, situe sur la
rive gauche de la Loire, en avant de la tete du pont. Ils renforcent le
1 Ce harnais militaire se composait de : la heuque (jaquette), ceinte par une courroie
de cuir, ou avec des attaches de cuir appeläes orties; du bacmet (casque de fer poli sans
visiizre ni gorgcrin); d'arcs, dhrbalctes, (Päpäes, de guisarmes, de haches (larmes, de
pics et de maillets de plomb. La ville fit faire -ä cette cpoque quatre-vingt-seizc fraudes
ä bätün, et, en 11118, mille fers de traits (Farbaliates fortes.
2 Les tailleurs de pierre livrent 1122 de ces boulets, qui pesaient de Z1 I; 6h livres.