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moines avantages? Uertainenient il le doit, et surtout il s'arrangent pour
que ce comble de fer ne peso pas plus que ne pesait le comble de bois.
C'est la un point capital. Ou a eu trop souvent a regretter d'avoir sur-
charge d'anciennes constructions; d'avoir restaure des parties superieures
(Yediliirizs avec des Inateriaux plus lourds que ceux qui furent primitive-
ment einjaloyes. Ces oublis, ces negligences, ont cause plus d'un sinistre.
Nous ne saurions trop le repettir, les monuments du moyen fige sont
savamment calcules, leur organisnzc est delicat. ltien de trop dans leurs
(ouvres, rien (l'inutile; si vous changez l'une des conditions de cet orga-
nisme, vous modiiiez toutes les autres. Plusieurs signalent cola comme
un defaut; pour nous, c'est une qualite que nous negligeons un peu
trop dans nos constructions modernes, dontou pourrait enlever plus d'un
membre sans compromettre leur existence. A quoi, en eif et, doivent servir
la science, le calcul, si ce n'est, en l'ai-t de construction, a ne mettre en
(ÜLIYPO que juste les forces necessaires? Pourquoi ces colonnes, si nous
les pouvons enlever sans compromettre la solidite de l'ouvrage ? Pourquoi
des murs coütcux de 2 metres (Fepaisseur, si des murs de 50 centimctres,
renforces de distance en distance par des contre-forts d'un metre carre
de section, presentent une stabilite sufüsante? Dans la structure du
moyen fige, toute portion de Furuvre remplit une fonction et possedc
une itCtiüll. C'est a connaitre exactement la valeur de l'une et de l'autre
que Farcliitectta doit s'attacher, avant de rien li doit agir
comme Foperateui" adroit et expcriniente, qui ne touche a un (rrgane
fpfapres avoir acquis une entie-re connaissance de sa l'onction, et quäipres
avoir prevu les consequemres iunneilizttes ou futures de son operation.
S'il zigit au hasard, mieux vaut qu'il süibstienne. Mieux vaut laisser
mourir le nlalatle que 1e tuer.
La photographie, qui chaque jour prend un role plus sericux dans les
(itudtrs scientifiques, semble ctre venue a point pour aiderai ce grand
travail de restauration des anciens (Sdiiices, dont l'Europe entiere se
preoccuptz aujourd'lnii.
En eifet, lorsque les architectes n'avaient a leur disposition que les
moyens tirdinaircs du dessin, nieme les plus exacts, comme la chambre
claire, par exemple, il leur etait bien difficile de ne pas faire quelques
oublis, de ne pas negliger certaines traces a peine apparentes. De plus,
le travail de restauration acheve, on pouvait toujours leur contester
l'exactitude des proces-verbaux graphiques, de ce qu'on appelle des elals
actuels. Maisla photographie prcsente cet avantage de dresser des proces-
verbaux irieeiisables et des documents qu'on peut sans cesse consulter,
nieine lorsque les restaurations masquent des traces laissees par la
ruine. La photographie a conduit naturellement les architectes a etre
plus scrupuleux encore dans leur respect pour les moindres debris
(l'une (lisposition ancienne, a se rendre mieux compte de la structure,
ct leur fournit un moyen pernlanent de justilier de leurs operations.
Dans les restaurations, ou ne siturait donc trop user de la photographie,
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