Volltext: [Quai-Synagogue] (T. 8)

RESTAURATION 
aux prises avec les diflicultes pratiques du metier, preferaient rester Z1 
Paris, en attendant qu'on leur coniiat quelque oeuvre digne de leur 
talent, au labeurjournalier que leur offrait la province. Si quelques-uns 
d'entre eux retournaient dans les departements, ce n'etait que pour 
occuper des positions superieures dans nos plus grandes villes. Les 
loealites secondaires restaient ainsi en dehors de tout progres d'art, de 
tout savoir, et se voyaient contraintes de confier la direction des travaux 
municipaux a des conducteurs des ponts et chaussees, a des arpenteurs, 
voire a des maitres d'6cole un peu geometres. Certes, les premiers qui 
penserent a sauver de la ruine les plus beaux editiees sur notre sol, 
legues par le passe, et qui organiseront le service des monuments histo- 
riques, n'agirent que sous une inspiration d'artistes. lls furent effrayes 
de la destruction qui menaeait tous ces debris si remarquables, et des 
actes de vandalisme accomplis chaque jour avec la plus aveugle indiffe- 
rence; mais ils ne purent prevoir tout d'abord les resultats considerables 
de leur ceuvre, au point de vue purement utile. Cäpendzint ils ne tar- 
derent point a reconnaitre que plus les travaux qu'ils faisaient executer 
se trouvaient places dans des localites isolecs, plus l'influencebienfai- 
sante de ces travaux se faisait sentir et rayonnait, pour ainsi dire. Apres 
quelques annees, des loealites oül'on n'exploitait plus de belles carrieres, 
ou l'on ne trouvait ni un tailleur de pierre, ni un charpentier, ni un 
forgeron capable de faconner autre chose que des fers de chevaux, four- 
nissaient a tous les arrondissements voisins d'excellents ouvriers, des 
methodes economiques et sures, avaient vu s'elever de bons entrepre- 
neurs, des appareilleurs subtils, et inaugurer des principes d'ordre et 
de regnlarite dans la marche administrative des travaux. Quelques-uns 
de ces chantiers virent la plupart de leurs tailleurs de pierre fournir des 
appareilleurs pour un grand nombre d'ateliers. Heureusement, si dans 
notre pays la routine regne parfois en maitresse dans les sommites, il 
est aise de la vaincre en bas, avec de la persistance et du soin. Nos 
ouvriers, parce qu'ils sont intelligents, ne reconnaissent guere que la 
puissance de l'intelligence. Autant ils sont negligents et indilferents 
dans un chantier ou le salaire est la seule recompense et la discipline le 
seul moyen d'action, autant ils sont actifs, soigneux, la ou ils sentent 
une direction methodique sure dans ses allures, oü l'on prend la peine 
de leur expliquer l'avantage ou Finconvenient de telle n1ethode.L'amour- 
propre est le stimulant le plus energique chez ces hommes attaches a un 
travail manuel, et, en s'adressant a leur intelligence, a leur raison, on 
peut tout en obtenir. 
Aussi avec quel interet les architectes qui s'etaient attaches ä cette 
oeuvre de la restauration de nos anciens monuments, ne suivaient-ils 
pas de semaine en semaine les progres de ces ouvriers arrivant peu a 
peu a se prendre d'amour pour Ymuvre a laquelle ils concouraient ? il 
y aurait de notre part de l'ingratitude a ne pas consigner dans ces pages 
les sentiments de desinteressement, le devouement qu'ont bien souvent
	        
Waiting...

Nutzerhinweis

Sehr geehrte Benutzerin, sehr geehrter Benutzer,

aufgrund der aktuellen Entwicklungen in der Webtechnologie, die im Goobi viewer verwendet wird, unterstützt die Software den von Ihnen verwendeten Browser nicht mehr.

Bitte benutzen Sie einen der folgenden Browser, um diese Seite korrekt darstellen zu können.

Vielen Dank für Ihr Verständnis.