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Louvre, sont des ouvrages de 1a plus grande valeur, et qui nous font
assez voir que l'industrie moderne, sous ce rapport, malgrä Yätendue de
ses moyens, n'atteint qu'exceptionnellernent ä cette perfection.
SIEGE, s. m. La Gaule, vaincue par Rome, demeura en paix pendant
pres de trois siecles. Les populations gauloises, enrolees dans les legions
romaines, allerent faire la guerre en Espagne, en Afrique, en Illyrie, en
Asie Mineure; mais leur pays, depuis le regne de Neron jusqu'aux der-
niers empereurs d'0ccident, jouit de la plus complote tranquillite. Qui
eüt pense alors a fortifier des villes qu'aucun ennemi connu ne devait
attaquer? La Germanie elle-meme, si longtemps menaeante et dont les
hordes avaient penetre jusqu'au centre de la Gaule a plusieurs reprises,
etait alliee de Home et lui fournissait des soldats. La Bretagne n'avait
subi le joug imperial que tres-incompletement, mais elle ne songeait pas
a prendre l'offensive. L'Espagne etait romaine autant que Pltalie. Calme,
livree au commerce, a l'agriculture et a l'industrie, fournissant a Reine
ses meilleures legions, eloignee meme des intrigues de palais qui, sous
les empereurs, ensanglantaient encore Pltalie, la Gaule pouvait croire
il la paix eternelle. Aussi la stupefaction fut-elle grande quand on vit
tout a coup apparaitre au nord-est les tetes de colonnes des barbares.
La defeiise n'etait preparee nulle part. Depuis longtemps les villes avaient
franchi leurs anciennes murailles ou les avaient detruites; les camps
fortifies etablis par Cesar, maintenus par les premiers empereurs, etaient
abandonnes, effaces parla culture, les villes et les bourgades. Apres ce
premier flot de barbares, qui passa comme une trombe, sans trouver
(Yobstacles, et qui retourna d'on il etait venu, charge de butin , les villes
gauloises, cpouvantees, demolirent les monuments les plus cloignes du
centre de la cite, et sempresserent d'elever avec leurs dcbris des mu-
railles munies de tours. L'empire etait alors icii dissolution, ces travaux
des municipes ne purent etre faits avec ensemble et d'apres une donnee
generale. Chacun d'eux se renferma comme il put, et, quand arriverent
les nouveaux debordements de barbares, ces defenses ne tirent qu'irriter
ces conquerants inconnus, sans pouvoir leur opposer des obstacles
serieux. D'ailleurs, pour defendre une ville, que sont des remparts, si
derriere eux ne se trouvent pas des troupes experimentees, de bons inge-
nieurs, des capitaines habiles et de sang-froid, des approvisionnements
de toute nature, et si les defenseurs n'ont pris l'habitude de l'ordre et
de la discipline ? On ne peut donc dire que les villes gauloises, fortitiees
a la hate au V" siecle, aient etc assiegees, puisqu'elles ne pouvaient se
trouver dans les conditions les plus ordinaires d'une defen se. Elles etaient
investies, prises d'assaut apres une resistance inutile, et mises a sac. Ces
hordes de Huns, de Wisigoths, de Vandales, n'avaient et ne pouvaient
avoir d'autre tactique, en fait d'attaque de places fortes, que l'audace,
le mepris du danger, la furie qui fait franchir les obstacles sans tenir
compte de la vie du soldat.