[ SERRURERIE ] 370
secs chacune de quatre divisions de brindilles enroulccs, avec fleurons
de fer battu. Deux montants en retraite, scelles au mur par des agrafes,
maintiennent tout le systeme. La figure 55 montre les supports infcrieurs
de cette grille. Les montants d'angle A, et ceux B appuyes a la muraille,
sont reunis par la console C. La traverse basse D passe derriere le mon-
tant A, ainsi qu'on le voit en D' et A', sur un repos a ; et la brindille G porte
un goujon qui, passant a travers les deux trous, est rive en dehors sur
une rondelle et deux rosettes de fer battu. Les brindilles sont reunies
aux montants intermediaires ou entre elles par des embrasses. Des toles
gravees garnissent les montants et traverses, tant pour couvrir les assem-
blages que pour donner a Fazil plus de corps a la grille. Les fers d'angle
ont 0'202? (voyez en E la section d'un de ces fers, avec sa couverture de
tole). Les rosettes F' sont maintenues aux brindilles au moyen d'un rivet
passant par l'oeil F. Chacune des brindilles est donc d'une seule piece et
sans soudure (voyez en H).
L'arrangement des consoles C est a remarquer. Cette fncon de donner
de 1a puissance au redcnt de la console, qui porte toute la charge de la
devanture de fer, par le bouton extreme et les quatre volutes, ne Inanque
ni d'adresse ni de gräce. C'est d'ailleurs le point de soudure des deux
montants A et B anterieur et posterieur. La decoration n'est donc, ici
encore, que la consequence du procede de fabrication. La serrurerie
francaise, jusqifa la {in du XVIÜ sieele, ne se depart pas de ce principe.
Elle demeure ferronnerie et ne cherche pas a imiter des formes apparte-
nant a d'autres branches de l'industrie du batirnent; on n'en peut dire
autant de la serrurerie italienne.
Celle-ci, des le xve siecle, secarte des formes qui lui appartiennent en
propre, pour aller reproduire en miniature des ordres, des entablements,
des pilastres, des membres d'architecture antique qui sont du ressort
de la maconnerie. C'est ainsi qu'on pensait faire un retour vers l'anti-
quite ; tandis que chez les Grecs-, aussi bien que chez les Romains, les
objets de metal affectent les formes convenables a la matiere.
A notre tour, quand nous pretendions faire un retour vers Fantiquite
en nous appuyant sur les interpretations fausses dues aux artistes italiens
pendant la renaissance, nous ne faisions que perpetuer ces erreurs, dont
a peine aujourd'hui on cherche a revenir.
De l'antre cote du Rhin, on fabriqua de merveilleux ouvrages de
serrurerie pendant les xve et XVIe siecles. Les grilles du tombeau de
Maximilien a lnnsbrück, celles des cathedrales de Constance, de Munich.
d'Augsbourg, qui datent du XVIG siecle, sont de veritables chefs-d'oeuvre,
et meriteraient de figurer dans une publication speciale. Il faut recon-
naitre toutefois qu'il y a dans ces ouvrages de ferronnerie une certaine
exageration de formes, des recherches dont on s'est abstenu en France
pendant le moyen age et meme pendant la renaissance. La serrurerie
fine des chateaux de Gaillon, d'l5lcouen, dont on conserve quelques frag-
ments; la porte de fer forge et repousse de la galerie d'Apollon au