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que grilles, clotures, ferrures de puits, etc. Ces ouvrages exigeaient l'em-
ploi de moyens particuliers pour assurer leur solidite. Il ne s'agissait
plus seulement de soudures ou de quelques rivvures, mais de combinai-
sons d'assemblages qui appartiennent exclusivement a la serrurerie. On
comprendra facilement que des hommes qui, dans toutes les branches
de l'architecture, savaient si bien adapter les formes a la matiere em-
äloyee et a la mise en eeuvre, aient cherche, dans les grandes pieces
e serrurerie, aifadmettre que des compositions (l'art se pretant aux
exigences du travail du fer. Alors les assemblages, les nccessites de la
structure, loin (liülrc dissimule-s, apparaissent franchement, deviennent
les motifs de la decoration. L'artisan cherche d'ailleurs a donnera son
muvre une raison d'etre pour les yeux; il entend qu'on en comprenne
l'organisme, pour ainsi dire, qu'on apprecie les efforts qu'il a faits pour
allier intimement l'art a la necessite de structure, aux qualites propres
a la niatiere employee. Que ces facons de proceder ne soient pas du gout
de tout le monde, qu'elles ne frappent que les esprits aimant a trouver
l'empreinte de la raison dans les muvres humaines, qu'elles genent les
natures paresseuses, nous fadmettons; mais nous sommes forces de
reconnaitre aussi que l'art ne s'introduit reellement dans l'industrie que
sous l'empire de principes vrais, clairs, se resumant en ceci : soumission
de la forme a la necessite, a l'emploi de la matierc et aux qualites qui
lui sont propres.
Nous avons si bien perdu l'habitude du respect de ces principes, que
nous demeurons surpris devant des oeuvres ou la raison a commande
äla forme, et que nous prenons pour subtilite ou une complication
superflue une expression sincere. Cependant cacher un assemblage, par
exemple, cela est plus subtil et plus complique que si nous le laissons
apparent; c'est a coup sur moins sineere; peut-etre beaucoup moins
solide et d'une execution plus difficile. Assembler en equerre deux
morceaux de fer carre au moyen d'un tenon, d'une mortaise et d'une
goupille, comme on le ferait pour de la charpente ou de la menuiserie,
cela ne presente rien de complique exterieurement, puisqu'on ne voit
rien du travail de l'ouvrier; mais cette faeon, convenable pour du bois
qui se coupe facilement, qui a un fil, n'est pas justitiee sien l'applique
a des barres de fer d'une epaisseur minime, fort difficiles a creuser ou a
disposer avec tenons; de plus, un pareil assemblage est toujours defec-
tueux en ce que le tenon, tres-menu, ne peut offrir assez de prise pour
donner 21 l'assemblage une grande solidite. Si au contraire deux barres
sont zissemblees d'equerre, comme l'indique la figure 115, en A, la barre
horizontale munie d'un "talon B entrant dans une fourchette faconilee
ä Yextremite de la barre verticale, l'assemblage est simple, large, solide,
bien approprie a la matiere. Que cet assemblage soit maintenu serre par
un boulon a clavette detaille en C, qu'une rondelle plus ou moins riche
s'interpose entre la tete du boulon et la fourchette, la decoration de
l'assemblage est toute trouvee et n'est en realite que l'emploi raisonne