[ SERRURERIE
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mentonnets dans les boucles des volets, si l'on veut les fermer, comme le
faisaient les espagnolettes dont on se servait encore il y a peu d'annees.
En B, est tracee de face Yextremite superieure de la tige verticale,
avec son pignon, sa targette a cremaillere et l'un des mentonnets. En C,
la tige est presentce de prolil avec le battement de la croisee. En D, une
section horizontale fait comprendre le mecanisme. En E, est presente un
des pitons maintenant la tige et dans lesquels elle pivote. On voit, en F,
une des boucles des volets, et en G, la poignee de face et de profil. Sur
la section D est indique en aa' le mouvement imprime a la poignee pour
faire pivoter la tige, pousser les targettes, et faire tomber les mentonnets
dans les boucles.
La tige verticale est renforcee aux points oü elle recoit, en mortaises,
les pignons, les mentonnets et la poignee, cette derniere rivee. Entre les
pitons dans lesquels elle tourne, cette tige, forgee carree, est tordue en
spirale, ce qui lui donne du roide. En H, est üguree une autre poignec
dont Fattache vient saisir la tige et est lixee par deux goupilles. Le
fer, aplati en palette, est gondole (voyez la section horizontale la), puis
enroule autour d'un batonnet egalement de fer.
Les pitons a deux pointes rabattues en dehors du battement (voyez en d)
passent a travers.une plzitinep clouee sur le bois, afin que le mouvement
de la tige ne puisse agrandir peu a peu le trou pratique dans le montant.
Aux extremites, ces platines recoivent encore, en rivure, les embrasses
des targettes (voyez en y).
Ces ferrures, provenant de debris recueillis dans nos villes du Nord et
en Belgique, devaient laresenter bien d'autres varietes; nous ne pouvons
avoir la pretention de les donner toutes, il faudrait pour cela un traite
special. Peut-etre pensera-t-on que nous n'insistons que trop sur cette
branche de l'industrie du batiment? mais le peu d'attention qu'on a
pretc generalement a notre ancienne ferronnerie, dont la forme est tou-
jours si bien adaptee a la matiere; l'ignorance qui a fait jeter a la vieille
ferraille tant d'objets" propres a exciter l'intelligence de nos artisans; les
idees erronees qu'on entretient parmi les architectes sur ces industries
oü nous aurions tant a prendre; les abus que la facilite des moyens
d'exeeution introduit dans la ferronnerie moderne, tout cela nous en-
traine a multiplier les exemples.
Nous dirons donc encore quelques mots sur les paumelles, charnieres,
equerres simples ou apivots, tous objets de quincaillerie de batiment
qui sont traites avec soin par ces artisans du moyen age, et qui ont une
certaine importance.
Pendant le XIIIe siecle, les chassis des croisees etaient le plus souvent
depourvus de dormants et battaient dans les feuillures de pierre. On
faisait ces chassis a pivots hauts et bas, entrant dans des crapaudines ou
douilles scellees dans la pierre meme Chaque pivot etait soude a une
1 Les montants de ces chässis ätaient, souvent mäme, munis de pivots de bois conserVäS
ächaque extrdmitd.