[ SERRURERIE ] 316
fer battu de 02002 dääpaisseur environ, a, b, et decoupees Suivant le
trace B (moitie d'execution), composent une redenture a deux plans;
ces lames, apres avoir ete rendues solidaires par des rivets, sont appli-
quees sur la bande de fer forge, celle-ci etant rougie au feu. Au meme
moment, deux bandes de fer c, c, chauffees au rouge blanc, sont adap-
tees le long des rives des lames de fer decoupe, puis frappees 51 Yetampe,
qui, les soudant, leur donne une ornementation en torsade ou en demi-
rond. Ces deux languettes, se soudant a la bande de fer, maintiennent
les lames de fer decoupees. Des trous sont alors perces au milieu des
ä-jour pour permettre de clouer la penture sur le vantail. Souvent des
ornements de fer repousse d, en facon de rondelles, contribuent a de-
corer la tete des clous.
En D, l'oeil de la penture est figure, celui-ci etant double et le scelle-
ment portant de meme un oeil. Un boulon passe a travers ces (rails, et
forme une sorte de paumelle qui remplace le systeme de gonds indique
dans les precedents exemples.
On ne renoncait pas absolument, pendant le XVe siecle, aux fers soudes
et etampes dans la fabrication des pentures, car il existe encore bon
nombre de ces ouvrages qui, sans atteindre la perfection et l'importance
de ceux des XIIB et X1110 siecles, fournissent des objets de serrurerie fort
recommandables.
Si cette penture (fig. 19), dessinee a Thann (Haut-Rhin), est depourvue
de ces embrasses et de ces nerfs rapportes sur les soudures des ouvrages
du X1118 sieele; si elleest en grande partie obtenue par les moyens de
decoupage a chaud indiques figure 16, ses fleurons d'extremites sont
sondes cependant aux tigettes, puis etampes et burines apres Yetampago.
Sa composition, d'ailleurs, est gracieuse, et bien entendue pour main-
tenir cnsemble et sur une grande surface les frises du vantail. Le buri-
nage et le decoupage, vers le milieu du xve siecle, prenaient, dans les
ouvrages de serrurerie, une importance d'autant plus grande, que le
martelage a chaud etait plus neglige. Ce qui tend a dire que les outils
se perfectionnant, la main de l'ouvrier perdait de son habilete.
L'oeuvre de Mathurin Jousse fait assez connaitre, cependant, qu'au
commencement du XVIIe siecle encore, les maitres serruriers avaient
conserve les traditions de l'art du forgeron; et les renseignements que
donne cet auteur sur les diverses natures de fer, sur la maniere de traiter
ce metal au feu et sur l'enclume, sont le resume d'observations tres-
justes et d'une connaissance exacte de la pratique.
Ce qui merite de fixer l'attention en dehors de la forme plus ou moins
bonne donnee aux ouvrages de serrurerie du moyen age, c'est le soin avec
lequel tout est prevu pour que ces pieces aient exactement les dispo-
sitions qui leur conviennent. Quand l'architecte monte les pieds-droits
"d'une porte, il prevoit la place des scellements des gonds, et si meme
la porte est d'une grande dimension, ces gonds sont poses entre des
assises, en batissant; quand il donne le dessin des vantaux, c'est encore