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SERRURERIE, s. f. Les Romains etaient experts dans l'art de la serru-
rerie, si l'on en juge par quelques fragments qui nous sont restes. Ils
employaient le fer dans les batisses, non point comme nous le faisons
aujourd'hui, mais comme agrafes, crampons, goujons, chevillettes, bou-
lons a clavettes, queues-de-carpe, equerres, etriers, etc. Dans les Gaules,
des Yepoque romaine, certaines provinces etaient celehres par leurs
produits en fer ouvre, notamment les provinces du Nord et de l'Est,
le Berry, le Dauphine. Comme toutes les grandes industries, celle de la
fabrication des ouvrages de fer dut souffrir des invasions pondant les
veet Vle siecles, bien que la plupart des nouveaux conquerants ne fussent
point etrangers au faconnage des metaux; mais ces nouveaux venus
n'employaient guere ces matieres que pour des ustensiles, des armes, des
chariots. Quant a l'art de la construction, il ctait tombe si bas, qu'a peine
songeait-on a y employer le fer autrement que pour ferrer grossiere-
mont des huis et faconner des grilles. Les etablissements monastiques
reprirent en main cette industrie perdue; ils se mirent a exploiter des
mines abandonne-es, a etablir des fourneaux, des forges, et bientot ils
purent atteindre une perfection relative, ou tout au moins remettre en
circulation une quantite considerable de fers faeonnes au marteau. Peu
a peu l'art de la serrurerie, pour lequel certains peuples de la Gaule
avaient une aptitude particuliere, reprit une grande importance, et des
le commencement du X119 siecle l'industrie des fers forges etait poussee
assez loin. Les moyens de fabrication etaient faibles cependant : on ne
possedait ni cylindres, ni laminoirs, ni tllieres ; on ignorait la puissance
de ce moteur, la vapeur, qui permet d'ouvrer le fer en grandes pieces.
Un martinet mü par un cours d'eau composait tout le materiel d'une
usinel Le fer, obtenu en lopins forges d'un poids mcdiocre, etait donne
aux forgerons, qui, a force de bras, convertissaient ces lopins en barres,
en fer. battu, en pieccs plus ou moins menues. Alors la lime n'etait
point iirventee, les cisailles n'existaient pas ou ne pouvaient avoir qu'une
force minime. Cette penurie de moyens etait une condition pour que
la fabrication au marteau atteignit une certaine perfection. Les for-
gerons du moyen age avaient en outre acquis une grande habilete lors-
qu'il s'agissait d'obtenir des soudures a chaud, que 110115 HG fRiSOHS (1116
bien difficilement aujourd'hui. Il est vrai que les premiers procedes
pour reduire le fer en barres etaient si nombreuX, qu'ils donnaient au
metal une qualite que ne sauraient atteindre nos moyens modernes. N05
fers passent de l'etat de lopins de fonte a peine corroyee au martinet, il
Fetat de barres par le laminage au cyliüdfff, sans OPÜÜÜÜH ÜÜOFHNÄ-
diaire, tandis qu'autrefois le fer n'arrivait (1110 Peu ä Peu, et Paflln COP-
royage repete, de l'etat de lopin a celui de barreau 011 de PIÜCIÜÜ- C0 fer,
sans cesse battu, acquerait une tenacite et en mente tGIIIDS ÜHÜ SÜÜPIÜSSÜ
qu'il ne saurait avoir par les moyens GYÜPIÜYÜS ÜÜJOÜÄTYÜIÜ ä P1118 Serre
par le battage, plus concret, plus ductile, moins crible de parties (la
fonte, il ne se brülait pas si facilement au feu, etse soudaiit plus aisement