[ SEPULCRE ] 288
ment reconstruite vers 1170. Dans les murs a, b, des lateraux de la nef,
on retrouve les traces des arcs de cette eglise primitive a Pextremite de
laquelle le vicomte Geolfroy fit elever la copie du Saint-Sepulcre. L'en-
tree de Fedifice est en A. On monte a la galerie du premier etage par
l'escalier a vis B. Cette galerie laisse un vide au centre de la rotonde, et
date d'une epoque posterieure aux ipremieres croisades (1120) environ.
ll est difficile de savoir comment le fondateur de la rotonde de Neuvy
entendait terminer son monument, et il faut reconnaitre meme que l'ar-
chitecte qui, plus tard, eleva le premier etage, ne sut trop comment fer-
mer ce vaisseau circulaire. Le collateral du rez-de-chaussee est voüte, et
le mur exterieur tres-epais, non-seulement dans la hauteur de ce rez-de-
chaussee, mais encore au premier otage. Au contraire, le mur cylindri-
que quiporte sur les colonnes du premier otage est mince. Cette structure
rappelle celle de la rotonde de Saint-Benigne. Tout porterait donc a
croire que l'architecte de Feglise de Neuvy-Saint-Sepulcre avait eu l'in-
tention de maintenir ce cylindre central au moyen d'un demi-berceau
annulaire reposant sur le gros mur circulaire exterieur. La coupe de cet
edifice, faite sur la ligne cd (fig. 7), expliquera cette disposition. Le trace
ponctue indique le projet primitif, tel qu'il nous parait avoir ete concu.
En A, est la voüte en demi-berceau, dont Pepaisseur du mur exterieur
aurait motive la construction ; en B, le cone tronque eleve en charpente
ou meme en maconnerie sur le cylindre interieur, conformement a la
disposition adoptee pour la couverture du Saint-Sepulcre de J erusalem.
Dans ce cas, un jour central etait reserve en C, a ciel ouvert. Quoi qu'il
en soit, ce projet ne fut jamais acheve, soit par faute de ressources,
soit parla difficulte dkälevfer un cone ou une voüte sur le mince tam-
bour perce de fenetres qui surmonte les colonnes de la galerie du pre-
mier otage. '
Ueglise de Neuvy-Saint-Sepulcre etait en grande veneration pendant
les XIe, xne et X1112 siecles, car, en 1257, a le cardinal Eudes de Chateau-
roux, eveque de Tusculum, envoya de Viterbe, au chapitre de Neuvy, un
fragment du tombeau de J esus-Christ et quelques gouttes de son sang.
On placa ces reliques au centre de la rotonde, dans une sorte de grotte,
a l'imitation du tombeau du Sauveur a J erusalem. Cette grotte existait
encore en 1806, epoque ä laquelle un cure de Neuvy la detruisit parce
quielle masquait l'autel au fond de la nef.
La coupe (fig. 7) donne une idee complete de ce curieux monument,
Il est facile, en Yexaminant, de reconnaitre que la construction du
Xle siecle s'arrete au niveau D. Tous les arcs de Yetage inferieur sont plein
cintre, tandis que ceux de Yetagc superieur sont en tiers-point.
En E, a Fexterieur, est une arcature d'un travail assez delicat, et toute
la construction, a partindu niveau D, est beaucoup mieux traitee. Des
corbeaux menages en F etaient destines peut-etre a recevoir les cintres
de charpente propres a maconner la voüte en demi-berceau A, ou a
poser les liens d'une couverture de charpente, en supposant que le pro-