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de Paris (fig. 6h), que certes un artiste grec ne desavouerait pas. Il est
difficile de pousser plus loin Yetude de la nature appliquee a un etre qui
n'existe pas.
Vers 12110, il se produit dans la sculpture d'ornement, comme dans la
statuaire, un veritable epanouissement. Ainsi les frises, les chapiteaux,
les bandeaux, les rosaces, au lieu d'etre composes suivant un principe
monumental, ne sont bientot plus que des formes architectoniques sur
lesquelles le sculpteur semble appliquer des feuillages ou des Heurs.
I
L'exemple que nous donne laffigure 65, tire "du portail nord de la
cathedrale de Troyes, est la derniere limite de l'alliance des compositions
regulieres avec application de la flore reelle aux details. Ici ces feuilles
se trouvent dans la flore des champs, mais l'agencement de Pornement
appartient a l'artiste. Un peuplus tard le feuillage sera simplement pris
dans la campagne, avec sa tige, et sera applique sur le nu du bandeau
ou du chapiteau. Dans cette meme cathedrale, les chapiteaux des piles
du tour du chmur presentent encore la regularite de composition archi-
tectonique, avec appoint de feuillage priS S111" la Ilatllfü- LBS 0F0Ohcts
eux-memes, simples bourgeons avant cette epoque (1230), semblent
süäpanouir; leurs tiges, grasses et cctelees, sont accompagnees de feuilles
(üg. 66). Un peu plus tard, comme a la sainte Chapelle de Paris (12110
a 12115), la plupart des chapiteaux ne presentent que des bouquets de
feuillages, qui paraissent attaches aux corbeilles, et remplacer ainsi les
membres decoratifs que nous designons par le mot crochets.
En presence de cette marche rapide de l'art de la sculpture, et surtout
de la perfection de Pexecution qui se devcloppe de plus en plus, on ne
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