SCULPTURE
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laissent apparaitre l'imitation des objets naturels, feuilles ou animaux,
que par exception.
Ainsi, le chapiteau de Yarcature du chceur que nous donnons ici
(fig. 119) s'e'loigne plus des formes romanes que ceux de Feglise de Suger;
il est plus adroitement evase, plus delicat; ses feuillages, bien quüfnna-
turels, et rappelant encore le faire de la sculpture greco-roinaine, sont
plus libres, plus souples. Puis les oiseaux qui surrnontent les feuillages
ne sont plus des volatiles fantastiques, si frequents dans les sculptures
de 1130 : ce sont des perdrix copiees avec une attention minutieuse;
l'allure, le port de ces oiseaux, sont observes meme avec une extrcme
delicatesse.
Sans monter jusqu'au triforium, la plupart des chapiteaux portant les
arcs collateraux du choeur de Saint-Etienne de Sens affectent des formes
de feuillages qui appartiennent presque a Yepoque de la basse ceuvre du
choeur de Notre-Dame de Paris, dest-a-dire a 1160. La figure 50 donne
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un de ces chapiteaux, qui n'a plus rien du roman. Or, aucun des cl1api-
teaux de Feglise de Suger ne se rapproche autant que celui-ci du style
decoratif de la fin du X118 siecle. Tous les chapiteaux du sanctuaire de
Saint-Etienne de Sens n'ont pas ce caractere, plusieurs reproduisent en-
core des details romans, des animaux fantastiques meles a des feuillages
denteles. Mais, a toutes les epoques de transition d'un style a un 210W e,
il y a des retardataires et des artistes avances parmi les executants; 19
meme fait peut etre constate a Notre-Dame de Paris. Il faut choisir les