Volltext: [Quai-Synagogue] (T. 8)

[ SCULPTURE ]  212  
rapide transition, a Fetude attentive de la nature; il en est de memc 
pour la sculpture d'ornement. En prenant la tete des arts, les laiques 
semblentfatigues de cette longue suite d'essais plus ou moins heureux, 
tentes pour etablir un art sur des elements anterieurs. Dorenavant, 
instruits dans la pratique, ils vont puiser a la source toujours nouvelle 
de la nature. C'est precisement a Fepoque des croisades de Louis 1e Jeune 
et de Philippe-Auguste, qu'on signale comme une renaissance des arts 
en Occident provoquee par l'influence orientale, que les artistes fran- 
cais rejettent, soit dans le systeme d'architecture, soit dans la sculpture, 
toutes les influences orientales qui avaient eu, au commencement du 
XIIÜ siecle, une si grande action sur le developpement de nos diverses 
ccoles. Mais ce mouvement n'est pas general sur la surface du territoire 
des Gaules; il ne se fait sentir que dans les provinces du domaine royal, 
en Bourgogne, en Champagne et en Picardie. La predominance de l'art 
du Nord en France sur l'art du Midi est assuree a dater de ce moment. 
De meme que 1a langue d'oil tend chaque jour a reduire les autres dia- 
lectes francais a Fetat de patois, de meme les ecoles d'architecture et de 
sculpture du domaine royal tendent ä se substituer a ces ecoles provin- 
ciales si brillantes encore au milieu du x11" siecle. Nous expliquons 
ailleurs 1 comment les sculpteurs laiques de la fin du X119 siecle vont 
chercher leurs inspirations dans la flore des champs et des forets; com- 
ment certaines tentatives timides avaient ete faites partiellement en ce 
sens, des le commencement du x11" sieclc, par les meilleures ecoles 
francaises, et notamment par les artistes de Cluny, sans toutefois que 
ces tentatives aient apporte un appoint important a travers les influences 
orientales ou les traditions gallo-romaines; mais comment, enfin, cette 
observation de la nature se formule en des principes invariables au sein 
de Yeccle du domaine royal, de 1190 a 1200. 
Il ne semble pas toutefois que cette ecole ait, la premiere, repris la 
voie a peine entrevue et bientot abandonnee par quelques artistes, pres 
d'un siecle auparavant. C'est encore Fecole de Cluny qui marche en tetc 
vers 1170; et si elle est bien vite depassee par l'esprit logique des artistes 
laiqucs de Flle-de-Franee, il ne faut pas moins lui rendre cet hommage. 
Entre autres qualites et defauts, l'esprit de 1a population dont Paris 
est devenu le centre passe brusquement de Fidee a la pratique par une 
deduction logique; nos revolutions, nos modes en sont la preuve. Une 
idee, un principe, ne sont pas plutot emis chez nous, qu'on preteud 
immediatement les mettre en pratique. 
En Allemagne, on discutera pendant des siccles sur la caducite d'un 
systeme ou la vitalitc d'un principe avant de penser serieusement a ae- 
truire le premier et a adopter le second; en France, a Paris surtout, on 
passera bien vite de la discussion theorique aux effets. Si dans le domaine 
de l'art, les Academies ont pu, depuis deux siecles, ralentir ce courant 
Voyez FLORE.
	        
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