Volltext: [Quai-Synagogue] (T. 8)

SCULPTURE 
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rions vainement ailleurs sur 1e sol gaulois. Cette iecole preludait ainsi 
a Yenfantement de cet art laique de la ün du X110 siecle, si complet, si 
original aussi bien dans 1a structure des ediüces que dans la maniere 
toute nouvelle de les decorer.  
Voici (fig. lia) des chapiteaux jumeles du tour du choeur de Saint- 
Martin des Champs, a Paris, dont la sculpture atteint a la hauteur d'un 
art complet. Certes, on retrouve bien la des elements byzantins, mais non 
de cet art byzantin des monuments de Syrie. Cette sculpture rappellerait 
plutot celle des diptyques et des plaques d'ivoire, Forfevrerie byzantine. Le 
sentiment de la composition est grand, clair, contenu. Dans des fragments 
deposes dans les magasins de Peglise imperiale de Saint-Denis, a Chartres, 
a Yeglise de Saint-Loup (Marne), dans quelques edifices du Beauvoisis, on 
retrouve ces memes qualites. Il n'est pas besoin de faire ressortir les dif- 
ferences qui distinguent cet art des arts romans du Midi et du Centre; 
ces derniers, quelle que soit la beaute de certains exemples, restent a 
Fetat de tentatives, ne parviennent pas a se developper completement. 
Uunite manque dans Fecole toulousaine, dans celle de l'Auvergne et du 
Querey. Elle se retrouve davantage dans Pecole poitevine; mais quelle 
lourdeur, quelle monotonie et quelle confusion, en comparaison de ces 
compositions deja claires et bien ecrites du roman de Plle-de-France 
vers 1135 l 
Veut-on un exemple? examinons ces füts de eolonnettes qui, au portail 
occidental de Notre-Dame de Chartres, separent les statues. Ces füts sont 
couverts de sculptures dans toute leur longueur, et datent de 1135 envi- 
ron (fig. 115). Si la composition de ces entrelacs est charmante, bien 
entendue, sans confusion, a Yechelle de tout ce qui se trouve a l'entour, 
Yexecution en est parfaite. Les petits personnages qui grimpent dans les 
rineeaux sont dans le mouvement, largement traites, s'arrangent avec 
Yornementation de maniere a ne pas cletruire Funite de Yelfet general. 
Oü les sculpteurs francais avaient-ils pris ces exemples? Partout et 
nulle laart... Partout, puisque depuis Yepoque romaine on avait souvent 
sculpte des füts de colonnes, notamment dans les Gaules; puisque dans 
les provinces de l'Est, avant cette epoque, des füts de colonnes etaient 
decores. Nulle part, parce que dans cette sculpture de füts antiques ou 
du moyen age on ne retrouve ce principe neuf, d'un rescau ronde bosse, 
enveloppant la colonne comme le ferait une branche tordue a l'entour. 
Des ustensiles rapportes d'0rient, des manches d'ivoire, de bois, pou- 
vaient avoir donne au sculpteur chartrain Fidee de cette gracieuse deco- 
ration; mais le style de liornementation et Fexecution lui appartiennent. 
Remarquons que ces eolonnettes placees entre des statues d'un travail 
simple comme masses, sinon comme details, font admirablement ressortir 
la statuaire, en formant, dans les intervalles qui les separent, comme 11116 
riche tapisserie modelee. ' 1 
Mais ce qui, a cette epoque deja, distingue Fecole du domaine royal 
de toutes les autres eeoles romanes de la France, c'est l'entente parfaite
	        
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