SCULPTURE
2011
certains elements byzantins tries-purs. Nous en avons un exemple des
plus caraeterises a Bourges meme. Il existe dans cette ville une porte
du monastere de Saint-Ursin qui date de la ün de la premiere moitie
du X110 siecle, et qu'on voit encore entiere rue du Cette
porte est d'abord fort interessante comme construction, en ce qu'elle
prcsenfc un linteau appareille supportant un tympan et deeharge par un
are plein cintre. Le tympan, en reliefs tres-plats, rcpresente, au sommet,
des fabliaux; au-dessous, dans la seconde zone, une chasse qui parait
copiee diapres ces bas-reliefs si frequemment sculptes sur les sarcophages
des bas temps. Dans la zone inferieure, les travaux des mois (le Yannee.
Sur 1e linteau appareille se developpe un enroulement quasi romain.
A cote de ces sculptures, qui sont evidemment imitees des fragments
antiques si nombreux a Bourges au X116 siecle, se trouvent des pieds-
droits, des chapiteaux et colonnettes engages que l'on croirait copies
sur de la sculpture de Constantinople, si bien que plusieurs ont cru
longtemps que cette porte, elevee au X118 siecle, m'ait etc completee a
l'aide de fragments d'une epoque anterieure. Cela ifest pas admissible
cependant: car, en y regardant de pres, les figures sont vetues (Yhabits
du X119 siecle; le faire, la taille, les inscriptions, appartiennent a cette
epoque. D'ailleurs, sous le tympan, un cartouche contient cette legeinle:
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Voici (fig. 112) une partie de cette porte, qui indique clairement ces
juxtapositions des styles gallo-romain et byzantin. On voit meme que
l'ouvrier charge de Fexeeution du pied-droit A avait deja modele la partie
snperieure de Fornement dans le goüt de celui du linteau, et que brusque-
ment il abandonne cette exeeution lourde et molle pour adopter le style
serre, plat, en faeon de gravure, de Fornement byzantin. La eolonnette
est entierement seulptee dans ce style oriental. Nous en donnons un
fragment en B.
On voit apparaitre dans le Berry, a Chateauroux (eglise de Deols), il
dans la sculpture d'ornement de la lin du x19 sieele au milieu du X118,
les traces non douteuses de ce rapprochement entre l'art gallo-romain
corrompu et l'art green-romain de Syrie importe des les premieres