SCULPTURE
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mais, vers 1130, un nouvel art, ün, recherche, souple, se developpe. On
en pourra juger par ce chapiteau (fig. 39) 1, qui ifest plus gallo-romain,
mais qui n'est byzantin, ni par 1a composition, ni surtout par le faire.
A cote de ce morceau, des portions de corniches de la meme epoque
(fig. A0) accusent au contraire Piniluence orientale, soit par la presenee
de ces objets du Levant apportes par les Venitiens, soit parla vue des
monuments de Pepoque des Sassanides, car cette ornementation de pal-
mettes arrondies et perlees, entremelees d'animaux, est plutot persane
que byzantine. Plus tard, au contraire, vers 1'180, alors que dans les
provinces du Nord les ecoles laiques ont completement laisse de cote les
influences greeo-romaines, les artistes d'Auvergne s'y soumettent, mais
evidemrnent de seconde main. C'est le roman plus ou moins byzantinise
du Languedec, du Lyonnais, qui vient se meler aux debris des traditions
gallo-romaines et a ces elements orientaux reeus du Limousin. Ce frag-
ment du porche meridionzil de la cathedrale du Puy, dont la construc-
tion n'est pas anterieure a la fin du XIIB siecle (fig. M), accuse ces in-
tlucnces diverses et leur melange, qui, malgre Phabilete dbxecution des
sculpteurs, choque par le (lefaut d'unite, soit dans l'ensemble, soit dans
les details.
.Par sa situation geographique meme, Yeeole de sculpture de l'Auvergne
reste indecise entre ses voisines puissamment etablies. Elle reflete tantot
l'une, tantot l'autre, et plus elle s'avance vers la fin du x11" siecle, moins
elle sait prendre un parti entre ces influences differentes. Elle rachete,
il est vrai, cette incertitude par la finesse (Fexecution, par une recherche
des dctails, mais elle ne parvient pas a constituer un style propre. Aussi,
quand seteignent les belles ecoles du Midi, a la fin du xnf siecle, les
sculpteurs de PAuvergne, depourvus de guides, ne laissent rien, ne repro-
loilrc de la cathddrulc du Puy
ru VOIILY; par
ie du x11" sibclc.