REDUIT
ches courbes en ab et sur les intervalles en ac. Ces redents datent de
12110 environ.
Au lieu dtetre fermee par des linteaux, la porte centrale du portail de
la cathedrale de Bourges est terminee par deux arcs plein cintre ornes
de redents richement sculptes qui se (lecoupent sur le vide de la haie. La
llgure li est un de ces redents tenant au clavcau (le l'arc de structure et
le renforeant. Cette decoration appartient aux constructions de la Cathe-
clrale de Bourges elcvees entre 12li0 et 1250.
Les articles GABLE, PIGNON, montrent ltapplication des redents aux
rampants qui se (letachent, soit sur des nus, soit sur 1e ciel. ll est utile
d'observer, a ce sujet, combien ces details sont generalenaent bien mis a
lieehelle de l'architecture qu'ils couronnent, et comme, lorsqutils sont
destines a se decouper sur le ciel, ils prennent juste la valeur relative
qu'ils doivent avoir, Nous citerons, parmi les redents les plus heureu-
sement mis en proportion, ceux qui couronnent le pignon du trans-
sept nord de la cathedrale de Paris, redents dont des morceaux entiers
ont ete retrouves sous les combles , et qui ont ete replaces depuis peu.
(Voy. SCULPTURE.)
REDUIT, s. m. Dernier refuge d'une forteresse. Les villes fortifiees du
moyen age avaient leur reduit, qui etait le chateau ; 1e chateau avait son
reduit, qui etait le donjon. Le donjon avait meme parfois son reduit, der-
niere defense permettant d'obtenir une capitulation, ou de prendre le
temps (Yevacuer la place par des souterrains ou des poternes inasquees.
La defense des places et des postes etait si bien divisee pendant le
moyen age, qu'elle pouvait se prolonger pour chaque poste, pour chaque
tour. Elle etait a outrance au besoin; de telle sorte qu'une jaoignee
d'hommes deterniines tenait en echec, a l'occasion, un corps (Parmee.
C'est ainsi que nous voyons de puissants seigneurs, a la tete de troupes
nombreuses, obliges d'assieger pendant des mois une petite garnison
d'une centaine d'hommes. On prenait un ouvrage, il fallait recommen-
cer. On prenait une partie d'un donjon, il fallait prendre l'autre. On
s'emparant d'une porte; la tour voisine, reduit de cette defense, tenait
encore.
La tenacite est certainement, dans l'art de la guerre et surtout dans
la guerre de sieges, une qualite superieure. La feodalite nous a ete une
dure ecole pour acquerir cette qualite. Nous la possedions, ct nous avons
montre que nous la possedons encore, a la guerre du moins. Soyons
donc plus equitables lorsqu'il s'agit de porter un jugement sur cette
vieille institution contre laquelle il n'est pas besoin de tant invectiver,
puisqu'elle est bien morte et que nous avons recueilli le meilleur et le
plus pur de son heritage. Qui oserait dire que dans les veines dc ces
petits fantassins abandonnes dans un blockhaus ou dans quelque village,
pivot d'une grande manoeuvre, et qui brülent jusqu'a leur derniere car-
touche, sans espoir d'etre secourus, il n'y a pas un peu de ce sang tra-