Volltext: [Quai-Synagogue] (T. 8)

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Les conditions faites a l'art du statuaire par le christianisme etaient- 
elles d'ailleurs aussi favorables au developpement de cet art que lkwait 
ete 1'etat social de la Grece ? Non. Chez les Grecs, la religion, les habi- 
tudes, les mmurs, tout semblait concourir au developpement de l'art du 
statuaire. Si les Atheniens ne se promenaient pas tout nus dans les rues, 
le gymnase, les jeux, mettaient sans cesse en relief, aux yeux du peuple, 
les avantages corporels de l'homme, et les habitants des villes grecques 
pouvaient distinguer la bcaute physique du corps humain, comme de 
nos jours le peuple de nos villes distingue a premiere vue un homme 
bien mis et portant son vetement avec aisance, d'un malotru. L'art, ne 
pouvant plus se developper en observant et reproduisant avec distinc- 
tion le cote plastique du corps humain, devait se faire jour d'une autre 
manierc. Il s'attacha donc a etudier les reflets de l'amc sur les traits 
du visage, dans les gestes, dans la facon de porter les veternents, de les 
draper. Et ainsi limite, il atteignit encore une grande elevzition. 
Si donc nous voulons considerer l'art de la statuaire dans les temps 
antiques et dans le moyen age, du cote historique et en oubliant les re- 
dites de Fecole moderne, nous serons amenes a cette conclusion, savoir : 
que les haihitutles introduites par le christianisme etant admises, les sta- 
tuaires du moyen age en ont tire le meilleur parti et ont su developper 
leur art dans le sens possible et vrai. Au lieu de chercher, comme nous 
le voyons faire ai1jourd'hui, a reproduire des modeles de Tantiquite 
grecque, ils ont pris leur temps tel qu'il etait, et ont trouve pour lui un 
art intelligible, vivant, propre a instruire et a elever l'esprit du peuple. 
Un pareil rcsultat nierite bien qu'on s'y arrcte, surtout si dans des don- 
nees aussi etroites, ces artistes ont atteint le beau, Fideal. S'en prendre 
a eux s'ils ne sculptaient point 1e Christ et la sainte Vierge nus comme 
Apollon et Venus, c'est leur faire une singuliere querelle, d'autant 
que les Grecs eux-memes ne se sont pris d'amour qu'asse.z tard pour 
la beaute plastique depouillee de "tout voile. Mais la necessite de vetir la 
statuaire etant une affaire de moeurs, savoir donner au visage de beaux 
traits, une expression tres-clevce, aux gestes un sentiment vrai et tou- 
jours simple, aux draperies un style plein de grandeur, c'etait la un ve- 
ritablc mouvement d'art, neuf, original et certes plus serieux que ne 
saurait l'etre l'imitation eternelle des types de Fantiquite. Ces imitations 
de chic, le plus souvent, et dont on a tant abuse, n'ont pu faire, il cstvrai, 
descendre d'un degre les chefs-d'oeuvre des beaux temps de la Grece dans 
l'esprit des amants de l'art, et c'est ce qui fait ressortir.Yinappreciable 
valeur de ces ouvrages; mais cela ne saurait les faire estimer davantage 
de la foule : aussi la statuaire de nos jours est-elle devenue affaire de luxe, 
entretenue parles gouvernements, ne rcpondant a aucun besoin, a aucun 
penchant de l'intelligence du public. Or nous ne pensons pas qu'un art 
soit, s'il n'est compris et aime de tous. 
A Athenes, toute la ville se passionnait pour une statue. A Home, au 
contraire, les objets d'art etaient la jouissance de quelques-uns; aussi la 
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