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ment parler, de sanctuaire, mais seulement un choeur au milieu duquel
s'elevait l'autel. La catlzedra, le siege episcopal, ctait posee au fond du
chmur, derrierc l'autel. Il faut se reporter au temps ou furent eleves ces
grands monuments, pour appreeiei" les motifs qui avaient fait adopter
cette disposition qui appartient aux provinces dependant du domaine
royal. Nous avons indique ces motifs dans notre article CATHEDRALE, et
nous ne croyons pas necessaire d'insister. Il nous suffira de dire que ces
grandes eglises etaient si peu pourvues de ce qu'on appelle sanctuaire
dans les eglises abhatiales, que le choeur etait generalement etabli de
plain-pied avec le eollateral.
Cette disposition existait primitivement a N otre-Dame de Paris, dans
les eathedrales de Senlis, de Meaux, de Chartres, de Sens. Le choeur
n'etait pas meme separe des bas cotes par des clotures, celles-ci ayant
eus etablies plus tard, vers le milieu du X1119 siecle, au moment ou ces
grands monuments perdirent leur double destination civile et religieuse
pour ne conserver que la derniere. Meme alors le choeur etait clos, mais
il n'etait pas etabli une separation distincte entre celui-ci et le sanc-
tuaire, ou plutot l'autel etait place 51 Fextremite orientale du choeur, au
centre du rond-point. Tout sanctuaire inplique la presence d'une confes-
sion, d'une crypte contenant un ou plusieurs corps-saints; or, les grandes
cathedrales, rebatics aux X119 et X1112 siecles, sauf de rares exceptions 1, ne
possedaient pas de cryptes, partant pas (le sanctuaires.
SCULPTURE, s. f. Nous comprendrons dans cet article la statuaire et la
Üfltfpflü? d'ornement. Il serait difficile, en effet, de separer, dans l'archi-
tecture du moyen age aussi bien que dans celle de Fantiquite, ces deux
laranches du meme tronc; et si, dans les temps modernes, les sculpteurs
Statuaires se sont isoles, ont le plus souvent pratique leur art dans l'ate-
lier, en ne tenant plus compte, ni de Tornementation, ni de l'architec-
ture, clcst une habitude qui ne date guere que du xvue sieele, nee au
Sein des Academies. Jadis les sculpteurs statuaires nüätaient que des ima-
yiäfs. Ce titre ayant paru maigre, ou l'a change. Ces imagiers travail-
laient pour un monument, dans les chantiers de ce monument, concou-
Paient directement fi Ymuvre, sous la direction du maitre; mais aussi
lGurs ouvrages (qu'on veuille bien nous passer l'expression) etaient
immeubles par destination. L'institution des Acadernies ne pouvait tolerer
une pareille servitude: les imagier-s, devenus statuaires, ont pretendu
travailler chez eux- et ifefcoutcr que leur inspiration; ils ont ainsi pu
faire des chefs-d'oeuvre a leur aise, mais des chefs-düeuvre meubles meu-
blmzzs, qu'on aehete, qu'on place un peu au hasard, comme on achete
et lion place dans un appartement un objet precieux. Depuis quelques
annees cependant, ou a cherche a rendre a la statuaire une destination
ÜXG, on a tente de revenir aux anciens errements; quelques statuaires
Bourgcs, Chartres.