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(t bles aux assiegeants qu'aux assieges... L'intervalle entre les tours doit
u ctre calcule en raison de la portee d'un trait, afin que Fassiegeant soit
w repousse par les machines dejet manceuvrant sur les deux flancs.
a Il faut, au droit des tours, que les conrtines soient interrompues par
a une coupure ayant une largeur egale au diametre de ces tours. De la
a sorte les chemins de ronde, etant interrompus, sont seulement com-
u pletes interieurement par des passerelles de charpente qui, n'etant
a pas fixees avec des attaches de fer, peuvent etre jetees en laas si l'en-
(1 nemi s'est empare d'une portion de courtine, et rendre ainsi l'occupa-
u tion des autres courtines et des tours impossible.
a Les tours doivent etrc elevees sur plan circulaire ou polygonal, car,
a etant carrees, les beliers les detruisent plus facilement en ruinant
u leurs angles. Circulaires, chaque pierre formant coin ct reportant la
a percussion au centre, ces tours resistent mieux a l'effort des machines.
u Mais rien n'est tel que de terrasser les remparts et les tours pour leur
a donner une grande puissance de resistance... u)
Ces preceptes, sauf les modilications amehees par la portee des engins
modernes, sont les memes que ceux admis de nos jours. Voir l'ennemi
de plusieurs points; eviter, par consequent, les saillants, qui sont diffi-
ciles a ilanquer ; mettre toujours Passiegeant entre des feux convergents ;
faire qu'un ouvrage pris ifentraine pas immediatement Fabanrloir des
autres; relier au besoin ou separer les ouvrages, tels sont les immuables
principes de la fortification Ils furent etablis, a notre connaissance, par
les Grecs et les Romains, pratiques pendant le moyen age avec une supe-
riorite marquee, siugulierenlent dcveloppes dans les temps modernes
par suite de l'emploi des bouches a feu. En effet, de la tour ronde acourt
Manquement, et ayant toujours des points morts, au bastion moderne
avec ses flancs et ses faces, il y a une longue suite d'essais, de tentatives
et de transitions
La tour romaine sur plan circulaire ou carre (car, quoi qu'ait enseigne
Vitruve, les Grecs et les Romains ont eleve beaucoup de tours flan-
quantes carrees) etait ouverte ou fermee a la gorge, Gest-a-dire du cote
interieur de la forteresse. Si elle etait ouverte, le chemin de ronde des
courtines voisines sfinterrompait, comme l'indique Vitruve, au droit de
cette ouverture. Si elle etait fermee, les rondes circulant sur la courtine
devaient se faire ouvrir deux portes pour entrer et sortir de la tour, afin
de reprendre l'autre courtine. Dans ce cas, la tour formait obstacle a la
circulation continue de plain-pied sur le sommet des remparts. Les pre-
mieres de ces tours sont, a proprement parler, des tours rctranclzäes, tan-
dis que les secondes sont des postes ou petits forts espaces, commandant
les remparts.
Ce qui prouverait que le systeme des tours retranchees a etc de pre-
ference pratique par les Romains, c'est que nous voyons pendant le
Voyez La fortiffcation däduite de son histoire, par le gduäral Tripier.
Paris,
1866.