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chevalier portant le costume militaire du commencement du X1118 siecle.
Son ecu est vairfä; la sculpture du personnage, de grandeur naturelle,
est tres-peu saillante sur le fond legerement taille en cuvette. D'ailleurs
il est a croire que ces plates-tombes etaient, au moins pendant un laps
de temps apres la mort du personnage et a l'occasion des anniversaires,
surmontees de dais (Fetoffes. La forme de ces dalles sculptees est sou-
vent celle d'un trapeze, dest-Zi-dire que la pierre est plus etroitc du cote
des pieds que du cote de la tete.
Les pavages de nos eglises ne se composaient plus, a la lin du Xv" siecle
deja, que de dalles tombales juxtaposees, et bien que depuis lors on ait
detruit une prodigieuse quaiitite de ces monuments si precieux pour les
etudes historiques et archeologiques, il en reste encore beaucoup. Plu-
sieurs de ces plates-tombes sont rnemc d'une grande beaute de style, et
montrent a quel degre de perfection l'art du dessin s'etait eleve pondant
le moyen age. Les meilleures sont celles qui appartiennent au X111" ct
au XIVe siecle.
Les plates-tombes de cuivre grave ou legerement moclele ont toutes etc
fondues. Celles que nous possedons encore dans quelques eglises sont de
pierre, parfois avec incrustations de marbre blanc pour les nus, et noir.
pour certaines parties des vetements ou pour les fonds. Le trait grave est
rempli de plomb ou de mastic noir et brun rouge. La forme de ces tom-
bcs est trop connue pour qu'il soit necessaire d'en donner ici des exem-
ples. Nous citerons parmi les plus belles, celles de la cathedralc et de
Feglise Notre-Dame de Chalons-sur-Marne, celles des eglises de Troyes,
de Beaiine, de la sainte Chapelle du Palais a Paris, etc. Gaignieres nous a
laisse les dessins de plusieurs de ces plates-tombes provenant de l'abbaye
de J umieges, et qui etaient de terre cuite emaillee.
Souvent ces plates-tombes n'etaient decorees que par une inscription
gravee sur les bords et un embleme sur le milieu. L'abbe Lebeuf cite un
certain nombre de ces dalles placees dans des paroisses du diocese de
Paris, et qui avaient pour toute gravure un ecu, ou une croix, ou un
calice. Ces dernieres sont des tombes de cures. Les pierres tombales
posees sur les sepultures des templiers ne portaient habituellement
aucune inscription, mais une simple croix grecque, un ecu, et parfois un
triangle equilateral (voyez TEMPLE) 1. On cessa de graver l'effigie du mort
sur les dalles tombales vers le milieu du XVIIe siecle.
un ouvrage
formant un
TOUR, s. f. (for). Dans l'ancienne fortification, 1a tour est
saillant sur les courtines, a plan carrä ou circulaire, et
Manquement suffisant avant l'emploi des bouches a feu.
l Nous aurons l'occasion, dans les tomes lIl et IV dn DICTIONNAIRE DU MOBILIER FRAN-
gus, de reproduire un grand nombre de ces gravures tombales si präcieuses pour Potude
des habillemcnts : c'est pourquoi nous n'en donnons point d'exemples ici; d'ailleurs ces
objets sortent du domaine de l'architecture.