TOMBEAU
deposees Z1 Saint-Denis. Le relief de ces figures est trouveaux depens
d'une eavite faite dans une epaisse dalle de pierre. Elles avaient rem-
place, dans Feglise Saint-Germain des Pres, des monuments beaucoup
plus anciens, mais fort degrades, lorsque l'abbaye fut prise par les
Normands.
Vers la fin du X112 sieclc et le commencement du X111", on plaea dans
les eglises beaucoup de ces tombes avec effigie en demi-relief, peu elevecs
au-dessus du pave. Elles etaient tres-frequemment executees en bronze
coule ou repousse, emaille, et consistaient en une plaque de metal posee
aux quatre coins sur des colonnettes tres-trapues, sur des lions, ou
simplement sur des cales. La tombe de Charles le Chauve, lalacee au
milieu du choeur des religieux de Saint-Denis, ct dont la fabrication
parait appartenir aux premieres annees du XIIIC siecle, etait ainsi com-
posee. Nous en donnons (fig. 27) une copie d'apres le bon dessin de la
collection Gaignieres. L'empereur est represente en demi-relief; sa tete
repose sur un coussin, ses pieds sur un lion. La main droite tient le
sceptre fleurdelise, la gauche une sphere. Il est vetu de deux robes et du
bliaut, celui-ci et la robe de dessus fendus sur le cote, et du manteau
rond attache sur Yepaule droite; il porte la couronne fleuronnee. Deux
angelots, places dans les ecoingons du trilobe qui encadre la tete du
prince, tiennent des encensoirs et des navettes. Aux quatre coins A de
la plaque sont assises quatre statuettes düiveques. Une inscription en
creux formait la bordure de la tombe. Le fond de la plaque est entiere-
ment emaille en bleu, avec fleurs de lis et reseau or. Des plaques d'email
incruste decoraient aussi les bordures des robes et du manteau. Quatre
lions de laronze, reposant sur des colonnettes jumelles tres-courtes, de
pierre, supportaient cette table (voyez Yelevation, fig. 27 bis), laissant
un vide de 0'255 environ au-dessous d'elle 1.
Nous ne possedons plus en France que quatre tombes de metal dans
le genre de celle de Charles le Chauve. Deux sont sans emaux, ce sont
les tombes des eveques d'Amiens, Ewrard de Fouilloy et Godefroy. L'un
de ces deux monuments est d'une grande valeur comme art, c'est celui
de Peveque Ewrard : la tete, les draperies, admirablement modelees, sont
d'un style excellent.
"Nous donnons (fig. 28) une copie de ce tombeau. Le personnage, demi
ronde bosse, est fondu avec la plaque, et la table repose sur un socle de
pierre tres-bas, avec six lions issants. Uevcque benit et porte la crosse.
Deux anges thuriferaires, en bas-relief, encenscnt sa tete, qui repose
sur un coussin richement decore. Deux clercs, egalement en bas-relief,
tiennent des flambeaux. Les pieds du prelat reposent sur deux dragons.
Une inscription et un bel ornement courant enveloppent la figure, e11ea-
dree par une sorte de dais a sa partie superieure. Ueveque Ewrard de
Fouilloy fut le fondateur de la cathedrale actuelle d'Amiens, commencee
Cc monument a ätä envoyä ä la fonte en 1793.