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plus de largeur au milieu qu'aux extremites, tandis que le systeme
anglais primitif indique ci-dessus permet la mise en teuvre du bois; bien
plus, il l'indique, il en est une consequence. Les derives des exemples
precedents viennent encore accuser cette preoccupation des construc-
teurs. La trente anglaise arrive, au xve siecle, a etre une combinaison de
cliarpenteric bien plutot qu'une combinaison de maeonnerie.
Des le X111" siecle, les liernes apparaissent, puis les tiercerons. Les
liernes etaient une consequence toute naturelle du chevauchement des
rangs de moellons sur la ligne des clefs. Les tiercerons pour les voutes
d'une grande portee du moins etaient commandes pour empocher 1e
flechissement de ces rangs de moellons qui n'ont qu'une fleche inap-
preciable et qui semblent figurer des coucliis. Ces plans courbes dans un
sens, mais nullement concaves ou tres-peu concaves puisque ces rangs
de moellons remplissaient l'office de couchis avaient besoin d'etre
maintenus dans le milieu de leur developpement, pour ne point se de-
former, sinileeliir; les tiercerons furent donc poses pour parer a cette
evcntualite.
Bientot les eonsequences de ce principe conduisent a des combinai-
50115 dteres dent nous ne trouvons pas en France les analogies; et c'est
toujours un mode simpliticateur qui est la cause de ces combinaisons.
Tout ce qui est du ressort de l'architecture du moyen age est si lege-
rament eppreeiä, meme (il faut bien l'avouer) par les architectes, qu'on
s'en tient 51 l'apparence, qu'on Juge les methodes adoptees sur cette,
zipparenee, et qu'on ne prend pas la peine de rechercher si derriere la
forme visible il y a un procede tres-simple qui l'a eommandee.
Deja, en 18112, un des hommes les Plus diälirlgues en Angleterre parmi
les archeologues, s'occupant de l'architecture avec le sens pratique que
dans ee pays on apporte a toute chose, M. le professeur Willis, avait pu-
blie sur la construction desvoütes anglaises du moyen age un travail
tres-etendu et savamment deduit 1. Ce travail est peut-etre la premier-e
etude serieuse qui ait ete faite sur le systeme de structure des voütes
anglaises, et certes les observations recueillies depuis n'ont fait que
CQUfipmQp les apereus de M. Willis. Toutefois, n'ayant pas un point de
comparaison en dehors du systeme anglais, le savant professeur ne peut
en apprecier tout le cote pratique. En nous aidant de son remarquable
travail et de nos observations personnelles, nous essayerons de faire
comprendre comment ces voütes, en apparence si compliquees, sont la
deduetien la plus simple du systeme dont nous venons d'exposer les
principes elementaires.
1 Ce travail, insere dans le premier volume des Transactions de l'institut des archi_
{eetes britanniques, a etc traduit, en 18113, par M. Daly, dans la Revue (Farchifeclure
(t. IV). Le traducteur, dans l'introduction qui precede le texte de M. Willis, ne fait pas
ressortir les diflkärences profondes qui separent la structure des voütes anglaises de celle
des voütes franeaises, et ne semble pas avoir etudie ces dernibres; mais en 1843 personne,
en France, nüätait en etat de se livrer a un travail critique sur cet objet.