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dans Feconomie de la voüte. Gomme toujours, Pelement pratique, 11m3
necessite d'appareil ou de structure, fournit ici un motif de decoration.
Il est necessaire de nous etendre quelque peu sur le systeme de ventes
angle-normand. Cette etude est interessante, parce qu'elle fait voir coml
ment, en partant d'un meme point, d'un meme principe, les deux sys-
temes anglais et francais sont arrives a des resultats tres-differents, tout
en demeurant rigoureusement fideles l'un et l'autre ä ce principe.
C'est la meilleure reponse qu'on puisse faire a ceux qui considerent
les principes comme une gene, et qui ne voient pas qu'au contraire c'est
de leurs deductions seulement qu'on peut tirer des formes nouvelles 1.
Des le X1116 siecle on reconnait, dans la structure des voütes, l'influence
du genie angle-normand ou angle-saxon, si l'on veut, car nos voisins
n'adoptent pas volontiers la qualification d'angle-normand. Il est donc
entendu que nous ne nous brouillerons pas sur un mot.
Nous avons vu qu'en France, ou plutot dans Plle-de-France, deja au
milieu du X110 giecle, les remplissages des voütes en arcs dbgive 30m,
fermes au moyen de rangs de moellons piques, poses perpendiculaire-
ment (en projection horizontale) auX fOFmÜPÜÜS, de telle sorte que ces
rangs de moellons viennent se joindre parallelement sur la ligne des
clefs, ou ligne faitiere. Pour obtenir ce resultat, 110115 avons montre
(voyez CONSTRUCTION, fig- 55) Comment Yallllafeilleur tracait sur l'ex-
trados de la courbe du formeret et sur l'extrados de la courbe de l'arc
ogive un nombre egal de divisions qui formaient les joints des rangs de
moellon; 01-, comme la courbe de l'arc ogive est toujours plus elendue
que ne peut l'etre celle du formeret, les divisions sur l'arc ogive, etant
en nombre egal a celles faites sur le formeret, sont plus grandes. En
Normandie et de l'autre cote de la Manche, jusque vers 1220, on proeede
exactement de la meme maniere; mais en Angleterre, particuliercment,
des le commencement du X1110 siecle, il se manifeste une indecision dans
cette facon de tracer les remplissagesdes voütes; on cherche evidemment
1m moyen plus pratique, plus expeditif, et surtout qui puisse etre defini
d'une facon plus nette. En effet, les remplissages des triangles de la voüte
francaise etant concaves, ces rangs de moellons ne peuvent etre geome-
triquernent traces sur Yepure; ils sont poses par le macon, qui les taille
a mesure, a la demande du cintre-planchette dont nous avons parle dans
l'article CONSTRUCTION et dont nous reparlerons tout a l'heure. Il etait ne-
cessaire donc que l'ouvrier charge de cette besogne fut assez intelligent,
eüt une dose d'initiative suffisante, pour pouvoir disposer seul, sans le
concgui-g du maitre appareilleur, ces rangs de moellons concaves a l'in-
trados, et plus epais, par consequent, au milieu du rang qu'aux deux
exträmiieg. 11 y avait dans ce mode de proceder un d pcu präs , un senti-
ment, peut-on dire, qui n'entrant pas dans le genie precis et pratique de
1 A l'article Consmucnow, nous avons däjä
Angle-Normands de la voüte du x11" siäcle.
indiquä
les
consäquences tiräes par les
1x. 66