TOMBEAU
a que ce soit un moyen de communiquer avec les cendres du mort et de
a faire des libations.
a L'arc aigu, dont on retrouve l'image exacte dans les monuments
a funebres de 1'Asic Mineure, ne serait-il pas l'indice d'une tradition
a anterieure a l'invasion celtique, qui se serait conservee chez une tribu
a campee au sommet des Vosges ? n
En effet, des tombeaux lyciens, en grand nombre, se terminent a leur
sommet par une sorte de couvercle ou de couverture imitee d'un ouvrage
de bois, qui affecte la forme d'un prisme curviligne l, ct, en penetrant
dans Fextreme Orient, on retrouve des sepultures hindoues qui prescn-
tent la meme apparence geometrique. Sans attacher a ces rapports plus
d'importance qu'il ne convient, il est necessaire d'en tenir compte, car
nous voyons cette forme de recouvrement du corps persister chez les
populations sorties de l'0rient septentrional.
La loi salique mentionne la construction, la balustrade, le petit ädzfcc
ou le petit pont place au-dessus d'un homme mort 2. Gregoire de Tours 3,
a propos d'un vol avec effraction commis dans la basilique de Saint-
Martin de Tours, dit que lcs voleurs s'etaient introduits par une fenetre cn
montant sur un treillis qu'ils avaient enleve sur la tombe (l'un mort
(Qui POHGTLIOS ad frnestram absidce cancellum, qui super tumulum cujusdanz
defwzcti Les Anglo-Saxons avaient pour habitude de poser sur
la tombe du mort une sorte de berceau de bois ou de fer (lzearse), qu'on
recouvrait d'un poele 4. Or, la forme des tombeaux lyciens, celle des
tombes des Vosges, indiquent Faristato 5 que cite la loi salique, le Izearse
des Anglo-Saxons, les catafalques ügures dans la broderie de Baycux
(dite tapisserie de la reine Mathiltle); et bien que les pierres des Vosges
recouvrent des urnes cineraires, et que les Francs ni les Anglo-Saxons
ne brülassent leurs corps, il est difficile de ne pas admettre pour cette
forme de tombeaux, figurant un poele recouvrant une carcasse de bois
ou de fer, une origine pareille. Observons que cet arislato, cc lzearse,
recouvrent, non pas le mort, mais la sepulture du mort; c'est ce que
nous appelons aujourd'hui un catafalque. Ce n'est pas la biere, mais le
signe honorable et visible qui indique la place de la tombe.
Le tombeau lycien depose au Britisli Museum presente cette particu-
larite curieuse (fig. lb), que le sarcophage proprement dit A, qui est de
marbre, et dans lequel ctaient deposes les restes du mort, prend la figure
propre a cette matiere, tandis que la partie BG de recouvrement, quoi-
1 Voyez, entre autres, les beaux exemples de ces tombeaux däposäs au British
Museum.
2 Le texte 5e dit: u Si quelqu'un a dätruit le petit ädilice, qui est le Petit P0111, ICI
a qu'on le fait suivant l'usage de nos päres.... n
3 Lib. Vl, cap. x.
4 Voyez l'ouvrage du Df Bock : T710 Church of our fathers", et la notice de M. Ernest
Feydeau, Annales archdoL, t. XV, p. 38. Voyez le monument de Beauchamgr.
5 Voyez du Gangs, Glass.