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VOUTE
paru apprecier toute l'importance -de cette differenee. Cependant elle est
telle, que le systeme de coupole nervee, successivement ameliore, am-
plifie, conduit a une structure bornee dans les moyens et qui ne peut
aboutir a des resultats etendus, tandis que le systeme de la voüte en
arcs d'ogive se prete a toutes les combinaisons possibles, sans qu'il eu
resulte jamais pour le constructeur des diflicultes düzxecution, soit dans
le trace, soit dans le mode de cintrage, soit dans l'appareil. C'est d'abord
dans Feglise de l'abbaye de Saint-Denis, batie par Suger, quhppai-iin,
franchement l'application de ce dernier systeme. Dans des articles dus
ä notre savant ami F. de Verneilh, trop tout enleve aux etudes archeo-
logiquesl, il est dit que lesvoüles du chuaur de Feglise abbatiale de
Saint-Denis sont une deduction, une consequence, de celles qui pour-
tournent le choeur de Yeglise collegiale de Poissy, dont nous avons mon-
tre la structure (fig. '18 et 19). Nous ne pouvons nous rendre a cette
opinion; les voütes du collateral circulaire de Poissy n'accusent point
l'origine du principe admis dans Yeglise de Saint-Denis. Ces voütes de
Poissy sont des voütes romanes qui essayent de s'affranchir des difiicultes
tenant au mode de structure roman, mais qui ne laissent en rien soup-
conner 1e nouveau systeme inaugure a Saint-Denis. Nous persistons
donc a dire que les embryons de ce systeme nous font defaut, qu'ils
n'existent plus, 011 que Yeglise de Saint-Denis presente tout a coup, en
M110, un premier exemple complet de ce mode de structure des voütes.
On va en juger.
La figure 22 presente en A le plan d'une demi-chapelle du tour du
choeur de Yeglise abbatiale de Saint-Denis, avec le double collateral
pourtournant. Ce plan etant donne, qu'on se pose le probleme de le
voüter a l'aide du systeme romain ou du systeme roman, la solution sera
impossible.
Par quels artifices de penetrations pourrait-on voüter les chapelles? Par
des coupoles? Peut-etre; mais alors il faudrait que ces coupoles repo-
sassent sur des arcs, etablir des pendentifs, et alors prendre une hauteur
considärable. D'ailleurs ces pendentifs biais, irreguliers, prodniraient un
tries-mauvais effet. En etablissant son plan, l'architecte de l'abside de
Saint-Denis savait comment il allait le voüter; ou, pour parler plus vrai,
(fetait le systeme de voütes a employer qui lui donnait les dispositions de
son plan. D'abord le cercle interieur qui lui sert a tracer le perimetre de
la chapelle rencontre en a le tailloir de la colonne monostyle b, de sorte
que les branches d'arcs ogives ac, dc, ec, sont egales entre elles. Ayant
trace Yarc-doubleau f et Farchivolte g, il prend le milieu de l'axe gf, en i,
et il trace les deux branches d'arcs ogives bz" , hi, puis il trace les arcs-
doubleaux hb, bl. Il est clair que tous ces arcs sont independants; l'ar-
chitecte est le maitrc de placer ou bon lui semble leur naissance. Mais
(et c'est la qu'apparaissent les consequences forcees du nouveau systeme
Voyez les Annales archdologiqzzes, t. XXIII, p. 1 ä. 18 et M5 51
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