l YOUTE l A911
de la penetration P viendra toucher l'extrados de Parc-doubleau. [l n'est
pas besoin d'insister sur le mauvais effet de cette combinaison. Si (voyez
en C, lig. 17) de ces "trois membres d'arcs nous formons un sommier
compose par la penetration des lits de ces arcs, ceux-ci ne deviendront
independants que lorsque leur courbure (l'extrados se detachera de la
verticale; mais comme les naissances de ces arcs ne sont pas au meme
niveau (voyez le trace perspectif nous aurons encore en t un triangle
vertical qui deportera la naissance de Parete en s. Pour des artistes qui
cherchaient les formes les mieux appropriees a l'objet, ces aretes depor-
tees, ne naissant pas dans le fond de l'angle rentrant, ayant l'air de
reposer sur les reins de Farc-doubleau, ne pouvaient etre une solution
satisfaisante. Ces archivoltes et ares-doubleaux reposant en bec de tlüte
sur le tailloir ne presentaient pas une structure conforme aux principes
de la voüte portee sur des arcs saillants ; principes qui veulent que cha-
cun de ces ares conserve sa forme et sa dimension dans la totalite de
son developpement. Les maitres essayerent donc d'autres combinaisons.
D'abord ils penserent que Farc-doubleau, qui ne porte pas charge, pou-
vait etre diminue de largeur, ce qui laissait, en apparence, plus de lit
aux premiers elaveaux des archivoltes et permettait a la voüte de prendre
plus bas sa naissance, Pour quelque temps, ils s'en tinrent a ce dernier
parti, en trichant, autant que faire se pouvait, soit en donnant plus de
profondeur au tailloir que de largeur, soit en posant le premier claveau
un peu en encorbellement sur ce tailloir, de maniere a le degager.
Cependant la structure des voütes elles-memes avait suivi ces progres.
Faites d'abord de moellons jetes sur forme, on etablit bientot leur nais-
sance en pierre, puis on essaya de les construire entierement en moellons
tailles, appareilles. Pour des appareilleurs qui n'etaient pas familiers
avec l'art du trait, nous parlons des premieres annees du X118 siecle,
il n'etait point aise de tracer l'appareil de voütes cfarete tournantes ;
aussi ces premieres voütes appareillees presentent-elles les coupes les
plus bizarres, les expedients les plus naifs. A defaut (Yexperience, ces
artistes avaient la tenacite, entrevoyaient un but defini, et ce n'est pas
un petit enseignement qu'ils nous donnent quand nous voulons suivre
pas a pas les etapes qu'ils ont faites dans l'art de la construction, sans
abandonner un seul jour la voie tracee des leurs premiers essais. Leurs
deduetions s'enchainent avec une rigueur de logique dont on ne saurait
trouver Yequivalent a une autre epoque; et c'est dans Flle-de-France
particulierement que l'on constate la persistance des constructeurs a
poursuivre les consequences d'un principe admis.
Les bas cotes du chmur de Feglise collegiale de Poissy etaient eleves
de 1'125 a 1130. Portees du cote du sanctuaire sur des colonnes mono-
styles, les voütes de ce collateral possedent deja des arcs-doubleaux sepa-
ratifs et des arehivoltes dont les naissances sont au meme niveau; il en
resulte que les voütes d'arete naissent dans l'angle rentrant forme par
les extrados de ces arcs qui sont d peu präs independants. Nous disons a