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objet brise qu'il tient dans sa main droite. De l'autre cote, la sainte Vierge
semble interceder aupres de son divin Fils. Deux anges thuriferaires ter-
minent la seene. Evideinment, la Vierge et saint Pierre font ici valoir
aupres du J uge suprerne les merites du mort, qui pourrait etre un des fon-
dateurs des portions de cette eglise reconstruites vers la {in du XIIIÜ sieele.
L'objet que tenait saint Pierre eLait-il le simulacre de Feglise reslauree ?
Cela parait plausible. Ce monument est d'ailleurs fort mutile, et 1a statue
du personnage vetu d'11abits civils est completement fruste. La sculpture
et l'architecture etaient peintes et dorees. L'inscription, egalement peinte,
et dont on distingue a peine quelques lettres sous le badigeon, etait pla-
cee sous le bas-relief.
On le reeonnait facilement, la donnee de ce tombeau est la meme que
celle adoptee pour le beau monument de Saint-Denis, eleve a Dagobert.
Nous ne pensons pas qu'il soit necessaire d'insister davantage sur ce genre
de sepultures en forme de niches ou de chapelles adossees, et nous passe-
rons a l'examen des tombeaux isoles, en commeneant par les plus sim-
ples et qui sont aussi les plus anciens.
Sur les sommets des Vosges, pres de Saverne, on trouve des restes
d'enceintes et de dehris qui remontent a une epoque reculee, et parti-
eulierement entre Saverne et Daho, de nombreux eimetieres ont ete de-
couverts. La plupart des tombes qu'ils renferment presentent une dis-
position singuliere. Ces monuments funeraires consistent en une auge
ou un simple trou en terre, entoure de pierres seches, contenant un vase
cinerairc; 1e tout est couvert par une pierre en forme de prisme trian-
gulaire, legerement convexe. A 1a base de la face anterieure est perce un